Burundi : l’opposition exige la « démission immédiate » de la commission électorale
Les 18 partis d’opposition du Burundi ont unanimement exigé mardi la « démission immédiate » de la Commission électorale indépendante (Céni). Ils l’accusent de fraude massive dans l’enregistrement des électeurs et menacent de paralyser l’organisation des élections générales de 2015.
"Nous (…) exigeons la démission immédiate et sans conditions de la Céni, discréditée et incapable de conduire un processus électoral digne de ce nom". Face à la presse, mardi 16 décembre, l’opposant et ancien rebelle Agathon Rwasa a exigé la tête de la commission électorale indépendante (Céni) au nom des 18 partis d’opposition burundais.
Le 10 décembre, l’opposition avait demandé à la Céni d’annuler l’ensemble du processus d’inscription sur les listes électorales, dénonçant des fraudes massives attribuées au parti au pouvoir. La Céni a annoncé samedi, au lendemain de la clôture des opérations, que 3,7 millions d’électeurs s’étaient inscrits. Elle s’est aussi dit "très satisfaite" de leur déroulement, malgré des irrégularités dénoncées non seulement par l’opposition mais aussi par la société civile et les médias.
"Fraude massive"
"Ces irrégularités sont le résultat d’une opération de fraude massive soigneusement organisée par le parti au pouvoir et la Céni, basée sur une distribution massive de cartes d’identité irrégulières aux partisans du pouvoir", a dénoncé Agathon Rwasa.
>> Lire aussi Burundi : le gouvernement reconnaît des "irrégularités" dans l’enregistrement des électeurs
De son côté, la communauté internationale exprime depuis plusieurs mois ses inquiétudes sur les tensions croissantes au Burundi à l’approche des législatives, prévues le 26 mai, et de la présidentielle, dont le premier tour est fixé au 26 juin.
Menaces de manifestations
Au pouvoir depuis 2005, le président Pierre Nkurunziza est soupçonné de vouloir briguer un troisième mandat, que ses opposants estiment inconstitutionnel. "Si la Céni ne part pas, nous allons faire appel à tous les citoyens de ce pays, à vous tous, pour qu’on arrête ce processus (électoral) par des manifestations", a menacé Jean Minani, président du parti d’opposition Frodebu Nyakuri, excluant de boycotter les élections.
Les précédentes élections de 2010, boycottées par l’opposition, avaient débouché sur des violences. L’histoire du Burundi, petit pays des Grands Lacs, est jalonnée de massacres ethniques. Le pays a notamment connu une sanglante guerre civile entre 1993 et 2006.
(Avec AFP)
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