RDC : le colonel Engangela condamné à la perpétuité pour crimes contre l’humanité

Le colonel Engangela, alias « Colonel 106 », a été condamné lundi à la réclusion criminelle à perpétuité pour des crimes contre l’humanité commis entre 2005 et 2007 dans l’est de la République démocratique du Congo.

Le colonel Engangela, le 15 décembre 2014 à Bukavu. © AFP

Le colonel Engangela, le 15 décembre 2014 à Bukavu. © AFP

Publié le 16 décembre 2014 Lecture : 2 minutes.

C’est une sentence exemplaire. Le colonel Bedi Mobuli Engangela, âgé de 42 ans, a été condamné lundi 15 décembre par la cour militaire du Sud-Kivu, à Bukavu, à la réclusion criminelle à perpétuité pour crimes contre l’humanité.

Plus connu sous le surnom de "Colonel 106", le colonel Engangela a également été condamné à 20 ans de servitude pénale pour "crimes contre l’humanité pour viols", 15 ans pour "crimes contre l’humanité pour autres actes inhumains (torture et séquestration)", 15 ans pour "esclavage sexuel" et 10 ans pour "emprisonnement et autres formes de privation grave de liberté physique". L’accusé a été reconnu coupable d’avoir commis lui-même certains crimes et d’avoir encouragé ses hommes à faire de même, pendant qu’il servait sous l’uniforme de l’armée ou après avoir déserté et fondé une milice dite "maï-maï" (de défense contre les groupes armés étrangers).

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Le jugement a été rendu à Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu, où le colonel Engangela a dirigé sa milice entre 2005 et 2007. Aucune des victimes de l’accusé et de ses hommes n’était présente à la lecture du verdict. Pendant le procès, elles avaient témoigné de manière anonyme, par crainte pour leur sécurité. Me Raymond Balibuno, avocat de l’accusé, a annoncé son intention de faire appel de la décision de la cour, qui a en revanche été saluée par l’ONG Avocats sans frontières (ASF).

"Un signal fort dans la lutte contre l’impunité"

"Le colonel Engangela est l’un des plus hauts responsables des violences commises au Sud-Kivu en 2005-2007", écrit ASF dans un communiqué, parlant de près de 1 200 victimes, dont plus de 750 se sont portées parties civiles, "cette décision de justice est donc un signal fort dans la lutte contre l’impunité". "Les victimes étaient enlevées et transportaient les biens pillés, liées par une corde ‘comme des esclaves’", raconte le communiqué. "Au quartier général de la milice […] les femmes étaient séparées des hommes. Après que le chef de guerre [eut] trié quelques femmes de son choix, il laissait les autres à ses miliciens. D’autres encore étaient vendues, prêtées ou troquées contre des biens de consommation", continue ASF.

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Le colonel Engangela était en détention préventive depuis 2007. Son nom figurait sur une liste de cinq officiers supérieurs et généraux transmises par l’ONU aux autorités de Kinshasa en leur demandant d’accélérer les procédures judiciaires contre ces hommes accusés de violations graves des droits de l’homme. L’un des autres officiers figurant sur cette liste, le général de brigade Jérôme Kakwavu, a été condamné à dix ans de prison ferme pour crimes de guerre en novembre. "Après le général Kakwavu, c’est maintenant le Colonel Engangela […] Bravo pour la justice congolaise !" a commenté le chef de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco), Martin Kobler, sur son compte Twitter.

(Avec AFP)
 

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