Burkina : pourquoi l’expertise traîne dans l’affaire des écoutes Bassolé-Soro

Le compte-rendu de l’expertise des conversations téléphoniques supposées entre Djibrill Bassolé et Guillaume Soro pendant le coup d’État manqué de septembre 2015 aurait dû être transmis à la justice burkinabè il y a plus de deux semaines. Il n’en a rien été. Explications.

Djibrill Bassolé (à g.) et Guillaume Soro se connaissent depuis longtemps. Ils n’ont pas nié s’être parlé à plusieurs reprises en septembre 2015. © CAMILLE MILLERAND POUR J.A. ;  SIA KAMBOU/AFP

Djibrill Bassolé (à g.) et Guillaume Soro se connaissent depuis longtemps. Ils n’ont pas nié s’être parlé à plusieurs reprises en septembre 2015. © CAMILLE MILLERAND POUR J.A. ; SIA KAMBOU/AFP

BENJAMIN-ROGER-2024

Publié le 10 novembre 2016 Lecture : 1 minute.

Saisi début octobre pour analyser les conversations téléphoniques présumées entre Djibrill Bassolé et Guillaume Soro, l’expert allemand en investigations acoustiques Hermann Künzel avait initialement 21 jours pour rendre ses conclusions au juge d’instruction François Yaméogo, chargé de l’enquête sur le putsch manqué de septembre 2015 au tribunal militaire de Ouagadougou.

Mais plus de deux semaines après la date butoir, aucun résultat n’a encore été transmis à la justice burkinabè. D’après des sources proches du dossier, le juge Yaméogo a même accordé, début novembre, un nouveau délai de dix jours supplémentaires à l’expert allemand pour qu’il termine son analyse, décisive pour la suite de la procédure judiciaire.

la suite après cette publicité

Échantillon audio

Selon un proche de Bassolé, ce retard s’explique notamment par le fait que l’ex-ministre de Blaise Compaoré refuse d’effectuer l’enregistrement audio qui servira d’élément de comparaison à l’expert s’il n’est pas demandé la même chose à son interlocuteur présumé, Guillaume Soro.

Bassolé refuserait aussi de se montrer coopératif avec la justice tant qu’elle n’explique pas d’où proviennent ces écoutes téléphoniques supposées, lesquelles constituent une pièce majeure des accusations portées à son encontre. S’interrogeant sur le nom anglais des fichiers audio versés au dossier, sa défense soupçonne notamment les services de renseignement américains d’avoir joué un rôle dans cette affaire.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Djibrill Bassolé à la tribune de l’ONU, à New-York, le 29 septembre 2014. © Frank Franklin II/AP/SIPA

Burkina : un Allemand pour écouter Bassolé dans l’enquête sur la tentative de coup d’État de 2015

Contenus partenaires