Égypte : des manifestations contre la hausse du coût de la vie dispersées
La police égyptienne a dispersé vendredi une série de petites manifestations après des appels à protester contre la hausse du coût de la vie, peu suivis dans le pays.
Au Caire, où les forces de police étaient fortement déployées, au mois 70 manifestants ont été interpellés, a indiqué un responsable de la sécurité. Au moins 325 arrestations ont eu lieu dans l’ensemble du pays.
La police a aussi dispersé quelques dizaines de manifestants rassemblés dans la ville portuaire de Suez (nord).
Des appels lancés sur les réseaux sociaux et soutenus par les Frères musulmans avaient demandé aux Égyptiens de manifester contre la hausse du coût de la vie et contre le président Abdel Fattah al-Sissi.
Dans un pays où près d’un tiers des 90 millions d’habitants vit sous le seuil de pauvreté, M. Sissi défend depuis des mois des réformes difficiles mais inévitables.
Le ministère de l’Intérieur a pour sa part annoncé l’arrestation de membres présumés de la confrérie qui planifiaient, selon lui, des actes de violences pendant les manifestations.
Les Frères musulmans, mouvement dont est issu l’ex-président islamiste Mohamed Morsi destitué en 2013 par l’armée, a été classé organisation terroriste par les autorités, qui mènent une répression implacable contre ses partisans.
Ces derniers ont été la cible d’une sanglante répression qui a fait plus de 1.400 morts après l’éviction de M. Morsi. Des milliers de manifestants ont été emprisonnés et des centaines condamnés à mort.
Sur le plan économique, l’Égypte a vu ses réserves de dollars fondre ces dernières années, à 19,6 milliards en septembre, soit 50% de moins qu’en 2011.
Le gouvernement s’est lancé dans un douloureux programme de réformes pour obtenir un prêt de 12 milliards de dollars (10,8 milliards d’euros) du Fonds monétaire international (FMI), vital pour une économie malmenée depuis la révolution de 2011 contre Hosni Moubarak.
Le FMI a adopté vendredi ce vaste plan d’aide qui verra l’octroi immédiat d’un premier prêt de 2,7 milliards de dollars (environ 2,5 mds d’euros).
Les réformes prévoient notamment une baisse drastique des subventions publiques –qui représentent 7,9% des dépenses de l’État– allouées notamment au carburant, alors que les Égyptiens s’inquiètent de l’envolée des prix de nombreuses denrées.
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