RD Congo : l’ONU « préoccupée » par la situation des médias internationaux

Ce samedi, le régime de Joseph Kabila a signé un décret contraignant pour les médias étrangers qui travaillent en RD Congo. La délégation du Conseil de sécurité de l’ONU, en déplacement à Béni ce lundi, a qualifié ce décret de « préoccupant ».

La BBC fait partie des médias concernés par le nouveau décret. © Alastair Grant/AP/SIPA

La BBC fait partie des médias concernés par le nouveau décret. © Alastair Grant/AP/SIPA

Publié le 14 novembre 2016 Lecture : 2 minutes.

C’est Lambert Mende, le ministre des médias congolais, qui a signé samedi 12 novembre le décret imposant aux médias étrangers « une participation majoritaire des Congolais dans le capital de ladite société » pour pouvoir être diffusés en RD Congo.

Dès lundi, les critiques à l’encontre de ce texte se sont élevées. Elles viennent de la délégation du Conseil de sécurité de l’ONU, actuellement en déplacement dans l’est du pays. Alexis Lamek, représentant permanent adjoint de la France au siège des Nations unies à New York s’est déclaré  » préoccupé par certaines informations relatives à ce décret ».

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RFI et la BBC menacées ? 

Les diplomates en déplacement s’inquiètent notamment du sort de certains médias internationaux présents sur place, comme RFI, la Voix de l’Amérique ou la BBC.

Récemment, l’ONU a demandé aux parties prenantes de la négociation en cours sur la suite à donner, entre autres, au mandat du président Joseph Kabila, des « mesures de confiance ». Et notamment sur « tout ce qui a trait à la liberté d’expression et de la presse ». Pour Alexis Lamek, le décret ne va pas du tout dans le sens de ces mesures. Même si il reconnaît manquer encore d’informations précises sur le décret.

Selon l’AFP, le document dispose que « les personnes physiques ou morales de nationalité étrangère peuvent être autorisées à opérer de manière continue dans le secteur de la radiodiffusion sonore et de la télévision » en RDC « moyennant « une participation majoritaire des Congolais dans le capital de ladite société ».

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Le décret donne un « délai de 30 jours » aux radios et télévisions étrangères « pour se mettre en règle », soit jusqu’au 12 décembre, huit jours avant la fin théorique du mandat du président congolais Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001.

Le signal de RFI toujours brouillé

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Alors que le nom du nouveau Premier ministre doit être connu, toujours en théorie, ce lundi 14 novembre, la délégation du Conseil de sécurité de l’ONU a appelé ce week-end toutes les parties prenantes à réussir une « transition pacifique » vers une « élection présidentielle apaisée ».

L’instance a par ailleurs déploré la coupure du signal de RFI à Kinshasa, qui dure depuis le 5 novembre, ainsi que le brouillage de celui de Radio Okapi, du 5 au 8 novembre.

Le signal de RFI, que les autorités accusent d’être « une caisse de résonance » de l’opposition, a été coupé à plusieurs reprises depuis deux ans. Le brouillage d’Okapi était en revanche sans précédent. Si la liberté de la presse et le droit à l’information sont garantis par la Constitution congolaise, la RDC figure à la 152e place (sur 178 pays) du classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.

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