Bantu Wax habille les plages d’Afrique… et du monde
L’été austral bat son plein… Les corps se parent de bikinis ou de caleçons colorés. Depuis 2008, Yodit Eklund a lancé la marque Bantu Wax, subtil mélange de motifs africains et de coupes modernes, pour vêtir surfeurs et surfeuses… et ceux qui aiment lézarder au soleil. Pour J.A., la créatrice d’origine éthiopienne lève le voile sur son univers.
Son enfance
Sénégal, Côte d’Ivoire, Namibie, Mozambique, Égypte… Yodit Eklund a sillonné les côtes africaines durant toute son enfance, une planche de surf sous le bras. "Dans l’imaginaire collectif, Afrique ne rime pas forcément avec surf, alors que le continent regorge de spots incroyables", confie-t-elle. Née d’une mère éthiopienne et d’un père américain, Yodit n’a quitté l’Afrique que pour étudier l’économie et les sciences de l’environnement en Californie. En 2008, elle et son frère décident de lancer la marque Bantu Wax, une ligne africaine de vêtements de surf et de plage.
Sa clientèle
Des plages ghanéennes aux côtes californiennes, les maillots de bain Bantu Wax habillent les surfeurs des cinq continents, en Australie, en Europe, aux États-Unis, en Afrique… "Je suis flattée que mes vêtements aient du succès partout dans le monde, mais je veux avant tout séduire la jeunesse africaine, qui peut s’identifier à la marque", avoue Yodit Eklund. Sélectionnée par la prestigieuse enseigne new-yorkaise Barneys dès sa première collection, la jeune créatrice fait désormais le pari de ne vendre ses produits qu’en Afrique et en ligne. "Si les gens veulent acheter du Bantu Wax, qu’ils achètent sur notre site ou, mieux, qu’ils viennent sur le continent !"
Sa vision de l’éthique dans la mode
"Nous ne nous installons pas en Afrique pour "sauver le continent", comme le prétendent certaines marques qui investissent le territoire", explique la créatrice. Pour elle, l’Afrique est une terre d’opportunités où elle a choisi de localiser sa production. Les vêtements Bantu Wax sont réalisés par des artisans locaux, essentiellement à Addis-Abeba, et les planches de surf sont fabriquées en Afrique du Sud. "C’est un véritable engagement de produire nos vêtements de manière durable, explique Yodit Eklund. Produire en Italie nous coûterait moins cher et serait plus facile…" Mais la jeune femme a conscience des nouvelles exigences des consommateurs globaux. "Les clients sont de plus en plus attentifs à l’origine des produits qu’ils achètent", rappelle-t-elle.
Ses sources d’inspiration
"Nous ne sommes pas une marque de luxe mais une ligne de vêtements de surf pour les jeunes", précise la créatrice. "À Dakar, certains enfants m’ont dit qu’ils avaient appris à tenir sur une planche avant d’apprendre à nager", se souvient-elle. Inspirée par la fougue et la liberté de cette jeunesse, elle veut désormais faire de sa marque le "Quiksilver du continent". "La plupart des enfants africains surfent, que ce soit sur une planche ou sur internet, explique-t-elle. Bantu Wax, c’est à la fois une marque et un concept."
Son actu
La dernière réalisation de Bantu Wax ? L’ouverture d’une boutique à l’architecture originale, à Dakar, début décembre. "Pendant longtemps, l’Afrique exportait ses matières premières dans des conteneurs. Désormais, nous allons véhiculer une toute nouvelle culture dans notre boutique fabriquée à partir de ces conteneurs", explique Yodit Eklund, enthousiaste. Après Dakar, un magasin devrait ouvrir au Cap, en Afrique du Sud. D’ici là, la créatrice veut surfer sur la vague du sportswear en Afrique… et mieux comprendre les envies des jeunes Africains.
Tous les modèles sont disponibles sur bantuwax.com
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