Après le Kenya, Visa à la conquête du paiement mobile africain
Une quinzaine de banques kényanes sont en passe de se rallier à mVisa, le moyen de paiement mobile du fournisseur américain de solutions électroniques de paiement qu’il a introduit au Kenya, après l’avoir étrenné en août 2015 en Inde. Objectif : concurrencer M-Pesa sur ses terres et s’étendre en Afrique.
Visa s’est associé à plusieurs banques kényanes pour lancer mi-septembre une nouvelle plateforme de paiement mobile en Afrique de l’Est, qui permet des transactions entièrement digitalisées.
Visa s’attaque ainsi à un marché monopolisé par M-Pesa, le géant mondial du paiement mobile détenu par l’opérateur Safaricom qui a cumulé 368 millions de dollars de transactions de 16,6 millions d’usagers sur l’exercice 2015-2016, un chiffre en hausse de 27,2%.
mVisa permet aux utilisateurs de régler leurs achats via leurs applications bancaires sur leur smartphone. Il suffit ensuite de scanner le code QR associé aux produits des magasins qui ont accepté d’adopter la nouvelle solution de Visa Inc.
Sur l’application, les usagers peuvent aussi entrer le numéro de compte d’un destinataire pôur envoyer de l’argent à des particuliers. Les transactions se font alors directement de compte à compte, sans aucun frais pour le consommateur.
Un pas important, selon Jabula Basopo, directeur régional de Visa, « vers la digitalisation totale des transactions », ainsi que vers une bancarisation plus importante des Kényans.
1 500 commerçants à mVisa contre 40 000 à M-Pesa
En effet, contrairement aux systèmes de paiement mobile déjà présents en Afrique, mVisa ne fonctionne pas par l’intermédiaire d’un « portefeuille électronique ». La plateforme a été lancée mi-septembre en partenariat avec le Co-opérative Bank, Family Bank, KCB et NIC Bank.
Mais le directeur régional assure aujourd’hui que plus de 15 banques kényanes sont en cours d’adoption du service. 1 500 commerces locaux ont également déjà adopté le système – ils sont 43 603 à accepter mPesa.
Visa tente depuis plusieurs années de capter la croissance soutenue des transactions via mobile, alors que les services de portefeuilles électroniques se sont démultipliées depuis 10 ans sur le continent. M-Visa a déjà été implanté en Inde où le service a été lancé en août 2015, et devrait bientôt faire son entrée sur les marchés de plusieurs pays d’Afrique de l’Est et de l’Ouest.
Si au Kenya les utilisateurs sont déjà acquis au paiement via mobile, la concurrence est de taille. Le pays est le berceau du leader mondial du paiement mobile : M-Pesa, qui fonctionne via l’opérateur téléphonique Safaricom, détenu à 40% par Vodafone.
70% des kényans utilisateurs de téléphone portable utilisent ce système quotidiennement, et les petits panneaux de couleurs vertes indiquant les identifiants M-Pesa se trouvent dans tous les supermarchés, bars, et même à tous les coins de rue de Nairobi.
Chez Visa, on ne veut pas encore communiquer sur le nombre d’utilisateurs d’M-Visa un mois et demi après le lancement officiel. Mais on assure que la plateforme apporte avant tout « une nouvelle solution aux banques pour remédier au problème de l’argent liquide », et veut attirer d’avantage de clients.
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