Guinée-Bissau : le président José Mario Vaz démet le gouvernement
Le président bissau-guinéen José Mario Vaz a annoncé lundi la démission du gouvernement dirigé depuis juin par le Premier ministre Baciro Dja. Une nouvelle équipe doit être formée conformément à l’accord de Conakry, signé il y a un mois pour sortir le pays d’une longue crise politique.
Le président a expliqué lundi 14 novembre que « l’accord de Conakry ne prévoit pas le choix d’un Premier ministre à l’unanimité, mais par consensus, et ce consensus n’a pas été atteint ». José Mario Vaz s’est donc dit tenu de « démettre le gouvernement » et de « nommer un nouveau Premier ministre qui aura la charge de former un gouvernement inclusif pour sortir le pays de la crise ».
Aucun délai n’a été fixé pour cette nomination, une source à la présidence indiquant simplement qu’elle interviendrait « dans les prochaines heures ». Cette annonce fait suite à la visite, début novembre, d’une mission de médiation régionale conduite par la présidente du Liberia Ellen Johnson Sirleaf pour presser les protagonistes de la crise d’appliquer l’accord qu’ils ont conclu le 14 octobre à Conakry sous l’égide du président guinéen Alpha Condé.
Bras-de-fer avec le PAIGC
Cette décision ne met pas fin aux turbulences politiques qui touchent le pays depuis la destitution en août 2015 par le président Vaz de son Premier ministre, Domingos Simoes Pereira, chef du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC), auquel tous deux appartiennent.
En effet, le PAIGC, qui contestait la désignation en juin de Baciro Dja, ne reconnait pas au chef de l’État le droit de limoger ou de nommer un Premier ministre. Si l’accord de Conakry dispose d’un principe de « procédure consensuelle » pour choisir une personnalité « ayant la confiance du président », c’est, selon la Constitution, au parti majoritaire de faire le choix du Premier ministre.
Mais le PAIGC ayant perdu sa majorité absolue de 57 sièges sur 102 à la suite de la fronde de 15 députés, José Mario Vaz compte bien contourner le PAIGC, en s’appuyant sur une majorité alternative. Celle-ci serait constituée des 41 députés du Parti de la rénovation sociale (PRS, opposition), et des 15 frondeurs.
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