Mauritanie : 20 ans de prison requis en appel contre des militants anti-esclavagistes
Vingt ans de prison ont été requis ce mercredi contre des militants anti-esclavagistes mauritaniens. Ils étaient jugés en appel à Zouerate (Nord) pour participation à une manifestation violente contre l’évacuation forcée d’un bidonville en juin dernier.
Depuis lundi, la Cour d’appel de Zouerate, dans le nord de la Mauritanie, juge treize militants de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA, ONG anti-esclavagiste) et sept habitants du bidonville de Ksar, dans le centre de Nouakchott. Leur déplacement forcé par les autorités, le 29 juin, avait provoqué des heurts entre des manifestants et la police.
Ils sont accusés de « rébellion, usage de la violence, attaque contre les pouvoirs publics, attroupement armé et appartenance à une organisation non reconnue ».
En août, les condamnations prononcées à leur encontre par un tribunal de la capitale s’échelonnaient de trois à 15 ans de prison. Cette fois-ci, le procureur a requis mercredi 16 novembre « 20 ans de prison ferme contre l’ensemble du groupe », a appris l’AFP de source judiciaire locale.
Il a soutenu que tous avaient « directement pris part aux événements », les accusant de « rébellion contre la force publique et de vandalisme », a précisé la même source. Sitôt le réquisitoire terminé, la défense a entamé ses plaidoiries.
« Sévices et tortures graves »
Dans la matinée, la Cour a entendu les derniers prévenus, qui ont tous plaidé non coupables et accusé la police de « sévices et tortures graves » à leur encontre durant leur détention préventive, indique l’AFP.
« Je suis un planificateur du développement et non un planificateur de la destruction. Je ne détruis pas », s’est insurgé le vice-président de l’IRA, Balla Touré, auprès de la presse locale, insistant sur le caractère « pacifique » de son mouvement.
En parallèle du procès, une plainte contre X a été déposée lundi 14 novembre au tribunal de grande instance de Paris pour « tortures et traitements cruels » par les avocats français de l’IRA. Elle vise de hauts responsables mauritaniens.
En première instance, les prévenus avaient affirmé avoir subi des tortures en détention, ce que le parquet avait démenti.
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