Nigeria : une série d’attentats suicides fait six morts à Maiduguri

Vendredi matin, la ville de Maiduguri, capitale de l’État de Borno où sévit Boko Haram depuis sept ans, a été le théâtre de trois attentats suicides successifs. Les forces de sécurité nigérianes font état de six morts, dont quatre du côté des kamikazes, et s’inquiètent de la situation sécuritaire de cette ville stratégique du Nigeria.

Les habitants de Maiduguri ramassent les débris causés par le double attentat perpétré le 29 octobre dernier dans cette ville, cible de Boko Haram. © Jossy Ola/AP/SIPA

Les habitants de Maiduguri ramassent les débris causés par le double attentat perpétré le 29 octobre dernier dans cette ville, cible de Boko Haram. © Jossy Ola/AP/SIPA

Publié le 18 novembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Ce vendredi, les bruits d’explosion ont rythmé la matinée des habitants de Maiduguri. Trois déflagrations puissantes causées par trois attentats suicides, qui à chaque fois ont semé la panique dans la capitale de l’État de Borno, au nord-est du Nigeria. « En plus de l’explosion qui a eu lieu à Jiddari, un quartier de Maiduguri, il y a eu deux autres attentats-suicide le long de Gamboru Road », à la périphérie de la ville, a rapporté laconiquement Damian Chukwu, commissaire de police de la ville.

Bilan de cette salve d’attentats : six morts, dont quatre kamikazes et deux membres des milices civiles constituées pour assurer la sécurité de la ville, a annoncé Damian Chukwu. A Maiduguri, ce genre d’attaques est malheureusement monnaie courante, comme l’explique l’officier : « On déplore six ou sept attaques sur ces derniers jours, nous travaillons dur pour mettre fin à cette regrettable recrudescence. »

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Le film de la matinée

Les hostilités ont été déclenchées au petit matin dans le quartier de Jiddari. Vers 3h50, une femme kamikaze a activé sa charge explosive juste avant un contrôle policier devant la haute cour fédérale de la ville, provoquant sa mort et celle d’un autre kamikaze. Une de ses complices a survécu à l’attentat et a été arrêtée, ont affirmé les autorités.

Quelques heures plus tard, c’était au tour d’un homme qui se dirigeait vers un camp de déplacés de se faire sauter. Il avait été « arrêté par des milices qui ont voulu procéder à une fouille » selon Ahmed Satomi, de l’Agence nationale de la gestion d’urgences et s’est « aussitôt fait sauter, tuant les deux miliciens et lui-même », ajoute ce dernier.

Une autre tentative d’attentat, dont les détails sont pour l’heure inconnus, s’est déroulée quelques centaines de mètres plus loin, provoquant seulement la mort du kamikaze, selon la police. Non revendiquées, ces attaques portent la marque habituelle de celles menées par les jihadistes nigérians de Boko Haram.

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Retour des violences à Maiduguri ?

Maiduguri, la capitale de l’État de Borno et ancien berceau de Boko Haram, où se sont réfugiés plus de 1,5 million de personnes, reste un îlot plus ou moins stable, alors que le reste de l’État est quasiment inaccessible et toujours en proie au conflit sanglant entre l’armée et le groupe jihadiste.

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La ville avait été frappée le 12 octobre par un attentat à la voiture piégée dans une gare routière, qui avait fait huit morts et une quinzaine de blessés, mettant fin à une accalmie de plusieurs mois des violences à Maiduguri. Le 1er novembre, un camion qui transportait huit personnes suspectées d’appartenir à Boko Haram avait explosé près d’un barrage militaire, tuant tous les occupants.

Selon Ahmed Satomi, cinq villages ont été attaqués en début de semaine dans le district de Monguno : « Boko Haram a fait un raid sur cinq villages lundi en fin de journée, et les combats se sont poursuivis mardi. Ils ont tué huit personnes et fait des douzaines de blessés ».

L’insurrection de Boko Haram et sa répression par l’armée et les services de sécurité nigérians ont fait au moins 20 000 morts et 2,6 millions de déplacés depuis 2009.

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