La BID finalise son entrée au capital du tunisien Banque Zitouna

Dans le cadre du plan de développement de Banque Zitouna, la Banque islamique de développement acquiert 20,9 % du capital de la banque islamique tunisienne, pour environ 17 millions d’euros.

Fondée en 2009, Banque Zitouna compte ouvrir 10 agences par an. © Banque Zitouna

Fondée en 2009, Banque Zitouna compte ouvrir 10 agences par an. © Banque Zitouna

Publié le 20 janvier 2015 Lecture : 2 minutes.

La Banque Zitouna a annoncé avoir finalisé l’augmentation de capital réservée à la Banque islamique de développement (BID). À l’issue de cette opération, décidée le 17 octobre dernier et effectivement lancée le 8 novembre, l’institution multilatérale basée en Arabie Saoudite s’est octroyée 20,9 % du capital de la banque islamique tunisienne, moyennant un investissement de 37 millions de dinars (environ 17 millions d’euros). 18,5 millions d’actions ordinaires de nominal 1 dinar l’action ont été émises, avec une prime d’émission de 1 dinar par action.

Al Karama Holding, le holding public qui a récupéré les actifs confisqués à la famille de l’ancien président tunisien Ben Ali, et la BID ont par ailleurs signé un pacte d’actionnaires scellant leur partenariat. Les détails exacts du pacte n’ont pas été divulgués mais il contient « un droit d’information et d’audit, un droit de préemption, et des conditions relatives à la gestion » de Banque Zitouna, dont les deux partenaires détiennent 78,5% des parts.

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67 agences

Fondé en 2009 par Sakhr el-Materi, à l’époque gendre du président Ben Ali, Banque Zitouna avait été placée en janvier 2011 sous le contrôle de la Banque centrale de Tunisie, avant d’être nationalisée et reprise par Al Karama. Nommé à le tête de cette banque islamique mi 2012, Ezzedine Khoja a lancé depuis un plan de développement visant à faire croître d’une dizaine d’unités par an le nombre d’agences (leur nombre est passé en moins de trois ans de moins de quarante à 67). L’augmentation de capital réservée à la BID s’inscrit dans le cadre du financement de ce plan.

Selon les annonces faites par Ezzedine Khoja en 2013, le capital social de Banque Zitouna devrait encore grimper de 88,5 millions de dinars à 100 millions.

Selon Reuters, la finance islamique pèse moins de 2,5 % du secteur financier tunisien. Fin 2014, le total de bilan de Banque Zitouna s’élevait à 1,326 milliards de dinars, pour 115 000 clients.

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Soutien

Basée à Jeddah, la BID compte 56 pays membres, dont 26 pays africains. En 2008, l’institution (dont l’essentiel des ressources est apportée par l’Arabie Saoudite) a mis en place un programme spécial pour l’Afrique, qui sera parvenu en cinq ans à libérer 12 milliards de dollars – 7 milliards venant de la BID et 5 milliards apportés par des partenaires – pour 480 opérations sur le continent. Dans un entretien accordé à Jeune Afrique fin 2014, Ahmad Mohamed Ali, sont président depuis 1975, rappelait le fort engagement de la BID en faveur de la finance islamique.

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« Nous soutenons  de nombreuses banques islamiques et coopérons dans le domaine de la finance islamique avec des pays non membres de la BID. Ce type de financement prend de l’importance. Le Sénégal a levé en juillet 200 millions de dollars sous la forme de sukuk [obligation souveraine conforme à la charia]. Nous venons nous-mêmes de lancer un sukuk de 1,5 milliard de dollars. Même le Royaume-Uni s’y est mis, en émettant une obligation de 200 millions de livres [256 millions d’euros]. La finance islamique n’est pas réservée aux pays musulmans, c’est simplement une autre manière de faire des affaires », affirmait-il.

En Afrique, outre Banque Zitouna, la BID figure aussi au tour de table de la banque islamique nigériane Jaiz Bank et a racheté en 2009 avec la banque turque Bank Aasya le réseau Banque islamique en Afrique de l’Ouest (Niger, Guinée, Sénégal).

——-> Pour en savoir plus sur la BID : lire l’interview accordée par Ahmad Mohamed Ali à Jeune Afrique <———

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