Soudan du Sud : Washington demande à l’ONU de sanctionner Riek Machar et deux proches de Salva Kiir
Les États-Unis ont proposé vendredi à leurs partenaires du Conseil de sécurité d’imposer des sanctions à deux dirigeants sud-soudanais ainsi qu’au chef des rebelles Riek Machar, selon des diplomates.
Outre Machar, les noms du chef d’état-major de l’armée gouvernementale Paul Malong et du ministre de l’Information du président Salva Kiir, Michael Makuei, ont été communiqués au Conseil, qui devra décider de les ajouter ou non à une liste noire.
Les sanctions consistent généralement en un gel des avoirs et une interdiction de voyager.
Les Etats-Unis ont annoncé jeudi qu’ils allaient proposer au Conseil d’imposer un embargo sur les armes au Soudan du Sud et des sanctions ciblées en raison du risque de génocide.
Initiative contre-productive, selon Moscou
Mais la Russie a rejeté d’emblée cette initiative, qu’elle juge contre-productive, et la Chine s’est montrée réticente. Ces deux pays ont la possibilité de bloquer toute décision en usant de leur droit de veto.
Dans leur argumentaire adressé au Conseil, que l’AFP a consulté, les Etats-Unis accusent Makuei d’avoir organisé l’attaque d’une base de l’ONU le 17 avril 2014 à Bor (Etat de Jonglei) au cours de laquelle trois gardes de l’ONU et 140 civils avaient été tués.
Paul Malong est accusé d’avoir donné l’ordre d’attaquer, avec des chars et des hélicoptères, la résidence de Riek Machar et une base de ses partisans le 10 juillet à Juba, contrairement aux consignes du président Salva Kiir, et d’avoir dirigé les efforts pour tuer M. Machar.
Celui-ci, toujours selon l’argumentaire américain, s’est allié avec des milices de l’Etat d’Equatoria qui ont enlevé des civils et des travailleurs humanitaires. En outre, en septembre dernier, il a déclaré la guerre au gouvernement sud-soudanais et appelé à résister par les armes.
Riek Machar, ancien vice-président passé à l’opposition armée, vit en exil en Afrique du Sud depuis qu’il a été chassé de Juba après de violents combats entre ses partisans et ceux du président Kiir.
Paul Malong est dans le collimateur des Etats-Unis depuis plusieurs mois. Washington avait tenté de l’ajouter à la liste noire en septembre 2015 mais plusieurs, dont la Russie et la Chine, avaient refusé.
Depuis le début de la guerre au Soudan du Sud en décembre 2013, l’ONU a sanctionné en juillet 2015 six chefs militaires, trois du côté gouvernemental et trois du côté rebelle. Les Etats-Unis ont aussi pris de leur côté des sanctions bilatérales.
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