Pour Carlos Ghosn, le « Nigeria est le Brésil de demain »

Pour Carlos Ghosn, le décollage du marché automobile nigérian n’est qu’une question de temps. Et l’alliance Renault-Nissan dont il est le patron se positionne déjà pour être prête le moment venu.

Carlos Ghosn est le PDG de l’alliance Renault Nissan. © Mychele Daniau/AFP

Carlos Ghosn est le PDG de l’alliance Renault Nissan. © Mychele Daniau/AFP

ProfilAuteur_ChristopheLeBec

Publié le 19 janvier 2015 Lecture : 2 minutes.

Le patron de l’alliance Renault-Nissan, qui intervenait devant le Club européen-américain de la presse le 19 janvier à Paris, est revenu sur l’importance du continent africain pour les deux groupes qu’il dirige, qui ont écoulé à eux deux 8,3 millions de véhicules dans le monde en 2014.

« Ensemble, Renault et Nissan forment le second constructeur en Afrique (derrière Toyota, ndlr), avec une forte présence au nord du continent et en Afrique francophone pour le premier, et une meilleure implantation au sud du Sahara pour le second », a-t-il affirmé, mettant en avant « la position de leader » du constructeur au losange en Algérie – où il détient 26,9 % de part de marché et vient de démarrer un usine à Oran -, et au Maroc, où il culmine à 37 % de parts de marché.

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« En Afrique subsaharienne, nous sommes en train de nous réimplanter. Dans la plupart des pays, nous partons de très bas et nous connaissons une forte croissance, de plus de 10 %, mais la taille des marchés reste encore insuffisante. Le Nigeria a par exemple un potentiel extraordinaire, je le compare au Brésil, même s’il est encore un peu moins peuplé (170 millions d’habitants pour le premier, contre 220 pour le second, ndlr) », a indiqué Carlos Ghosn.

« À un moment, le marché nigérian va décoller, c’est inéluctable », assure Carlos Ghosn

« La différence entre les deux marchés automobiles est actuellement abyssale : 3,2 millions de voitures neuves se sont vendues au Brésil l’année dernière, contre 50 000 seulement au Nigéria. Même l’Iran (77 millions d’habitants), qui est moins peuplé, et sous sanctions internationales, achète déjà 1 million de voitures neuves par an », a-t-il observé.

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« À un moment, le marché nigérian va décoller, c’est inéluctable, mais nous ne savons pas quand, sans doute d’ici 7 à 10 ans », a pronostiqué Carlos Ghosn, pour qui cette réalité s’étend à la plupart des marchés automobiles de la région.

« Puisqu’on est incapable de fixer une date de décollage, ce que nous faisons, c’est de positionner nos marques, pour être prêt le moment venu. Cela passe notamment par l’implantation d’usines d’assemblage pour des grands pays comme le Nigeria, où Nissan compte déjà une implantation industrielle, et où Renault s’apprête à en installer une », a-t-il indiqué.

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L’importance de Tanger

Le patron de Renault-Nissan, dont le mandat à la tête des deux entreprises court jusqu’à la fin 2018, a aussi évoqué l’importance de l’usine de Tanger dans son dispositif industriel et logistique.

« Initialement, nous nous sommes d’abord implanté au Maroc en raison d’une forte implication du Premier ministre Driss Jetou et des facilités accordées par les autorités marocaines. Mais aujourd’hui, nous réalisons le potentiel de cette usine qui dispose d’une capacité de production de 400 000 véhicules par an et qui est devenue l’une des plus performantes du groupe au niveau mondial. Elle va progressivement approvisionner davantage les différents marchés du continent africain, au fur et à mesure de leur croissance, mais également le Moyen-Orient », a-t-il annoncé.

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