RD Congo : l’Unesco condamne l’assassinat du journaliste de la RTNC
La directrice générale de l’Unesco a condamné lundi l’assassinat la semaine dernière d’un journaliste de la télévision publique congolaise, la RTNC, par des hommes armés dans une ville du Kasaï-Oriental, dans le centre de la RDC.
« Je condamne le meurtre de Marcel Lubala« , écrit Irina Bokova dans un communiqué publié à Paris. « Les journalistes doivent pouvoir mener à bien leur mission, qui consiste à informer les citoyens, sans craindre pour leur vie. Je compte sur les autorités du pays pour qu’une enquête approfondie soit diligentée et que les auteurs de ce crime soient traduits en justice », ajoute le texte.
Journaliste à la Radio télévision nationale congolaise (RTNC), Marcel Lubala a été abattu par des hommes armés dans la nuit du 14 au 15 novembre à Mbuji-Mayi, capitale de la province du Kasaï-Oriental, dans le centre du pays.
Le corps du journaliste « est encore à la morgue » de la ville et « la date de l’enterrement n’est pas encore fixée », a indiqué Guy Robert Mulopo, directeur provincial de la RTNC au Kasaï-Oriental.
Multiplication des « attaques ciblées » contre la presse
Âgé de 59 ans, le journaliste travaillait à la RTNC depuis 15 ans et présentait une émission de télévision sur l’hygiène et l’environnement. Depuis l’annonce de son assassinat, la station nationale de la RTNC à Kinshasa n’en a jamais fait écho.
Cet assassinat a été condamné par plusieurs organisations de défense de la liberté de la presse. Début novembre, l’ONG congolaise Journaliste en danger (JED) avait dénoncé dans son rapport annuel « la montée des attaques ciblées contre la presse » en RD Congo, pays qui occupe le 152e place du classement mondial établi par l’ONG Reporters sans frontières (RSF).
Selon les autorités provinciales du Kasaï-Oriental, une enquête a été ouverte sur cette affaire, sans que cette déclaration n’apaise la colère des confrères de Marcel Lubala. « C’est le seizième journaliste tué en RDC en dix ans et trop souvent les auteurs et commanditaires ne sont jamais sanctionnés », a déploré Joseph Boucard Kasonga Tshilunde, président de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC). « Nous sommes profondément troublés parce que cet assassinat intervient alors que seule la police fait des patrouilles la nuit dans la ville de Mbuji-Mayi », a-t-il poursuivi.
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