Paris veut un accord de paix au Mali en janvier

Paris souhaite que les négociations de paix maliennes entre Bamako et les groupes armés du Nord, sous médiation algérienne, aboutissent en janvier, a déclaré le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, dans des interviews à RFI/TV5-Monde dimanche et à l’hebdomadaire « Jeune Afrique » à paraître lundi.

Des représentants de groupes armés maliens à Alger, le 1er septembre 2014. © AFP

Des représentants de groupes armés maliens à Alger, le 1er septembre 2014. © AFP

Publié le 14 décembre 2014 Lecture : 3 minutes.

Le gouvernement malien et six mouvements armés du Nord ont mené quatre rounds de discussions depuis juillet à Alger avec l’objectif de ramener la paix dans le nord du Mali, région toujours instable malgré une intervention militaire française puis internationale lancée en 2013 contre les rebelles islamistes.

Dans cet entretien, le ministre a également annoncé que l’armée française, fortement engagée contre les jihadistes dans le Sahel, a "neutralisé", c’est-à-dire tué ou fait prisonniers, 200 d’entre eux depuis un an. S’agissant des négociations de paix, Le Drian s’est voulu ferme. "La perspective c’est janvier, avec la pression nécessaire pour que ça aboutisse. Pas uniquement en terme politique. Il y a aussi une dimension économique, un développement nécessaire du nord-Mali", a-t-il souligné.

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"Il faut que la feuille de route (négociée ces derniers mois) soit validée" en janvier à Alger. "Cela implique qu’aux négociations d’Alger, les groupes armés signataires soient représentés par leurs plus hauts responsables. Idem du côté de Bamako. Tout le monde doit comprendre que l’heure de vérité approche", a insisté M. Le Drian.

"Nous soutenons la médiation algérienne et souhaitons que d’un côté comme de l’autre on fasse les avancées nécessaires pour qu’enfin, après des années d’incompréhension, voire de combats, ce pays puisse retrouver la sérénité globale et que les groupes armés signataires puissent entrer dans le processus démocratique de la république du Mali", a-t-il précisé.

Le ministre a estimé que les Algériens jouaient leur rôle de médiateur et a refusé de s’étendre sur la rivalité algéro-marocaine qui pourrait influer sur les participants aux négociations. La dernière session de pourparlers s’est achevée fin novembre. Un projet d’accord, présenté par Alger, prévoit une vaste autonomie pour le nord du pays.

Près de 200 jihadistes neutralisés

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Au sujet du bilan de jihadistes "neutralisés" en un an, le ministre a précisé : "Depuis le 1er août, nous avons pu neutraliser une soixantaine de jihadistes, essentiellement dans le nord du Niger et du Mali. Près de 200 ont été neutralisés en un an, et parmi eux des chefs importants".

Les forces spéciales françaises ont ainsi "éliminé" dans la nuit de mercredi à jeudi un haut responsable du mouvement al-Mourabitoune au Mali, Ahmed el Tilemsi, allié de l’algérien Mokhtar Belmokhtar, le chef jihadiste le plus recherché de la région, a rappelé M. Le Drian.

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Depuis l’opération Serval qui a mis en déroute, en janvier 2013, les groupes radicaux islamistes implantés dans le nord du Mali, le sud de la Libye est devenu un havre jihadiste. "Il faudra que la communauté internationale prenne, avec les pays concernés, les dispositions nécessaires", a réitéré le ministre sans exclure ainsi de possibles actions militaires dans le sud de la Libye.

"Le sud libyen est devenu le lieu de récupération, la station-service, le lieu de repos, de réorganisation, d’entraînement d’un certain nombre de groupes terroristes", a-t-il ajouté sur RFI. "Beaucoup d’acteurs sont là. La chasse aux terroristes (dans le région) mène toujours aux frontières de la Libye. Ce pays est dans le chaos".

Mais la solution dans ce pays "sera d’abord politique", a-t-il insisté, une allusion à la crise qui secoue la Libye avec deux gouvernements et deux parlements rivaux. "Ensuite, elle se traduira par une nécessaire pacification de l’ensemble de la Libye", a-t-il dit.

La force française Barkhane, dotée de 3.000 hommes, traque les jihadistes avec avions de combat, hélicoptères et drones dans cinq pays du Sahel: Mauritanie, Mali, Niger, Bukina Faso et Tchad. Elle est en train d’installer une base avancée tout près de la frontière libyenne, dans le nord du Niger.

(AFP)

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