Côte d’Ivoire : le parti de Gbagbo appelle la CPI à renoncer à ses poursuites

Le parti de Laurent Gbagbo a appelé vendredi la Cour pénale internationale (CPI) à abandonner ses poursuites contre l’ex-président ivoirien, son épouse et son ancien ministre Charles Blé Goudé, tous trois accusés de crimes contre l’humanité, « pour sa propre crédibilité ».

Laurent Gbagbo, ex-président ivoirien. © AFP

Laurent Gbagbo, ex-président ivoirien. © AFP

Publié le 13 décembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Laurent Gbagbo, Simone Gbagbo et Charles Blé Goudé "ne sont que les victimes d’un complot savamment orchestré", affirme le Front populaire ivoirien (FPI) dans un communiqué signé par sa porte-parole Agnès Monnet et reçu vendredi soir par l’AFP.

Le parti créé par Laurent Gbagbo appelle la Cour à "renoncer", "pour sa propre crédibilité", à "toutes les poursuites" à l’encontre de l’ex-président, son épouse et son ancien ministre Charles Blé Goudé. La CPI, "en s’échinant à transformer les victimes en bourreaux", démontre avoir "un agenda caché" confortant "la justice des vainqueurs" en Côte d’Ivoire "au profit du gouvernement ivoirien", estime le FPI.

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Crimes contre l’humanité

Le communiqué du FPI est diffusé au lendemain de deux décisions symboliques de la Cour, qui a confirmé jeudi quatre charges de crimes contre l’humanité à l’encontre de Charles Blé Goudé, un proche de M. Gbagbo.

La CPI a également sommé Abidjan de lui livrer Simone Gbagbo, estimant que le dossier de l’ex-Première dame n’avançait pas suffisamment au sein de la justice nationale. La Côte d’Ivoire a connu une décennie de crise politico-militaire qui a abouti à la partition du pays entre un Nord tenu par un rébellion favorable à l’actuel président Alassane Ouattara et un Sud contrôlé par les forces loyalistes à l’ancien pouvoir.

Les violences postélectorales de 2010-2011, causées par le refus de M. Gbagbo de reconnaître sa défaite face à M. Ouattara à la présidentielle de décembre 2010, ont constitué l’épilogue de cette crise.

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Plus de 3.000 personnes ont péri en cinq mois, selon la justice ivoirienne, qui attribue plus de 700 morts aux éléments pro-Ouattara et le double aux pro-Gbagbo. Pourtant, seuls deux des 150 inculpés par la justice ivoirienne pour les plus graves violences postélectorales appartiennent au camp du président Ouattara, relevait jeudi un rapport de la Fédération internationale des droits de l’Homme.

Aucun pro-Ouattara n’est en outre inquiété par La Haye, où Laurent Gbagbo, emprisonné depuis trois ans, sera jugé en juillet 2015. "Si tant est qu’elle recherche la vérité", la CPI doit "enfin ouvrir les yeux sur la réalité ivoirienne" en engageant des poursuites "contre les vrais bourreaux", souligne le FPI.

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Plus tôt dans la journée, l’avocat de M. Blé Goudé, Me Claver Ndry, avait critiqué une CPI qui fait "autre chose que ce pour quoi elle a été créée: elle fait de la politique". Charles Blé Goudé doit répondre de quatre chefs de crimes contre l’humanité: meurtre, viol, actes inhumains et persécution. "Personne n’est surpris de cette confirmation des charges", a réagi jeudi Bruno Koné, le porte-parole du gouvernement ivoirien.

(Avec AFP)

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