Mali : le mouvement peul de l’ANSIPRJ dépose les armes

Le divorce entre Bakaye Cissé et Oumar Aldjana, les deux leaders de l’Alliance nationale pour la sauvegarde de l’identité peule et la restauration de la justice (ANSIPRJ), un groupe armé qui n’a pas six mois d’existence, donne lieu à une redistribution des cartes dans le centre du pays.

Oumar Aldjana dans une vidéo datée du 28 septembre2016. © Capture d’écran.

Oumar Aldjana dans une vidéo datée du 28 septembre2016. © Capture d’écran.

Publié le 22 novembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Comme les autres mouvements politico-militaires qui ont vu le jour depuis trois ans au Mali, l’ANSIP-RJ n’a pas tenu longtemps loin des deux principales mouvances signataires de l’accord de paix d’Alger : la Plateforme, dominée par le Gatia du général El Hadj ag Gamou, et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), qui regroupe les anciens groupes rebelles.

Le week-end dernier, Oumar Aldjana, le président du mouvement ANSIPRJ créé en juin pour « mettre fin aux exactions contre les Peuls« , notamment dans la région de Mopti, a annoncé à plusieurs médias qu’il avait décidé de déposer les armes et d’intégrer le processus de paix.

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« On veut passer ce message, dire que pour le moment, l’Alliance nationale pour la sauvegarde de l’identité peule et la restauration de la justice a déposé les armes, et qu’elle s’inscrit dans la logique de la paix. Notre alliance est dans le processus d’Alger. Elle est pour la stabilité du Mali, elle est pour l’intégrité territoriale du Mali », a-t-il notamment déclaré à la radio Studio Tamani.

Aldiana a en outre indiqué s’être rapproché du Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA), du Congrès pour la justice de l’Azawad (CJA) et de la Coalition du peuple pour l’Azawad (CPA). Ces trois groupes armés touaregs, qui ont tous une couleur tribale, appartiennent à la CMA, mais contestent l’hégémonie des Ifoghas en son sein.

Bakaye Cissé rallie la Plateforme

Selon nos informations, Aldjana était en discussion depuis plusieurs semaines avec des représentants de l’État et des différents groupes armés afin de rejoindre le processus de paix.

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Début novembre, alors qu’il disait se trouver dans la zone de Tombouctou avec plusieurs de ses combattants, il déclarait à Jeune Afrique n’avoir aucun lien avec les groupes jihadistes.

L’annonce d’Aldjana intervient quelques jours après la décision de Bakaye Cissé, l’ancien vice-président de l’ANSIPRJ qui a claqué la porte de l’organisation en septembre dernier, de rallier un autre groupe armé actif dans le centre du pays, le Mouvement pour la défense de la patrie (MDP). Ce groupe, dirigé par Hama Foune Diallo, un Peul bien connu dans le Macina, est membre de la Plateforme. Ses combattants sont basés dans le delta intérieur du Niger, près de la frontière avec la Mauritanie, ainsi que dans le Seeno et le Hayré, plus au Sud.

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Bakaye Cissé, un financier de 30 ans qui n’a aucune formation militaire – ce que ne manquent pas de rappeler ses détracteurs – affirme être parti avec près de 200 hommes. Selon lui, « l’ANSIPRJ ne représente plus rien aujourd’hui ». De son côté, Aldjana revendique 2 300 combattants, un chiffre peu crédible.

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