Le Burundi et la Belgique tentent d’apaiser les tensions
Les deux ministres des Affaires étrangères belge et burundais se sont rencontrés à l’occasion d’un sommet à Nairobi lundi. L’occasion pour les deux diplomates d’apaiser les tensions provoquées par la tenue, le même jour, d’une conférence au Sénat belge sur le thème des droits de l’homme au Burundi.
Le cliché, posté sur Twitter, a été pris en marge d’un sommet d’affaires à Nairobi, lundi 21 novembre. On y voit Alain Aymé, ministre des Affaires étrangères burundais et son homologue Didier Reynders se serrer la main, tout sourire. Le symbole d’un rabibochage affiché, après plusieurs jours de fortes tensions entre Bujumbura et Bruxelles autour du respect des droits de l’homme au Burundi.
#Burundi : Rencontre avec @nyamitwe à Nairobi : dialogue inclusif avec @WMkapa , espace public, droits humains, diplomatie parlementaire... pic.twitter.com/BHEqoD9rGN
— Didier Reynders (@dreynders) November 22, 2016
Il faut rappeler que la Fédération Internationale des Droits de l’Homme a publié un rapport accablant pour le régime de Pierre Nkurunziza le 15 novembre dernier. Des accusations allant jusqu’au « risque de génocide », balayées d’un revers de main par le porte-parole du gouvernement Willy Nyamitwe, qui ont pourtant rencontré un fort écho en Belgique.
Bujumbura accuse le Sénat belge d’inviter des auteurs de « crimes innommables »
En effet, le Sénat belge a organisé lundi 21 novembre une conférence autour du thème « Qu’est-ce qui empêche la communauté internationale d’agir et de protéger le peuple burundais ? », dont l’appellation et le casting ont fortement déplu au gouvernement de Bujumbura.
Parmi les intervenants de cette journée figuraient plusieurs membres de la société civile burundaise et d’ONG réfugiés à l’étranger, donc opposés au régime de Pierre Nkurunziza. Par ailleurs, le président du Sénat burundais a accusé dans une lettre ces personnes d’être les auteurs de « crimes innommables ».
@burundi_senat invite le parlement belge à visiter le #Burundi au lieu de croire à tout ce qu'on lui raconte, différent de la réalité pic.twitter.com/WKkZaXhbpV
— Hon Evelyne Butoyi🇧🇮 (@ButoyiEvelyne) November 21, 2016
Mais au-delà du fond, Bujumbura a également déploré la forme donnée à cette conférence par la Belgique, accusée par Willy Nyamitwe d’œuvrer à la « déstabilisation du Burundi ».
🇧🇮5. Ce faux Débat au @SenaatSenat sous l'égide de @chrisdefraigne prouve que la #Belgique est impliquée dans la déstabilisation du #Burundi
— Amb. Willy Nyamitwe (@willynyamitwe) November 21, 2016
La poignée de mains entre Alain Aymé et Didier Reynders semble marquer un retour à la normale dans les relations entre les deux pays. Mais elle n’effacera pas entièrement les difficultés diplomatiques qui ont marqué l’histoire commune de la Belgique et du Burundi. En octobre 2015, l’ambassadeur belge à Bujumbura Marc Gedopt s’était vu retirer son agrément à la demande du gouvernement burundais, qui l’accusait d’être à l’origine d’une « dégradation de confiance » entre les deux pays.
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