Burkina : les hôpitaux bloqués par une grève du personnel de santé

À l’appel du Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (Syntsha), une grève de 72 heures du personnel de santé perturbe fortement le fonctionnement des hôpitaux et des centres de santé publics dans les principales villes du pays.

Une femme sapeur-pompier blessée transportée pour des soins à l’hôpital Yalgado de Ouagadougou, le 18 septembre 2015. © Theo Renaut / AP / SIPA

Une femme sapeur-pompier blessée transportée pour des soins à l’hôpital Yalgado de Ouagadougou, le 18 septembre 2015. © Theo Renaut / AP / SIPA

BENJAMIN-ROGER-2024

Publié le 23 novembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Mieux vaut éviter d’accoucher ou d’avoir un grave accident en ce moment à Ouagadougou ou dans les autres grandes villes du Burkina Faso. Depuis mardi 22 novembre, une majorité du personnel des hôpitaux et des centres de santé publics est en grève, jusqu’au jeudi 24 novembre inclus, sans assurer de service minimum.

Selon les premières estimations, dans les différents hôpitaux de la capitale et en province, ce mouvement, lancé à l’appel du Syntsha est bien suivi par les chirurgiens, les médecins ou encore les infirmiers. Ces personnels de santé réclament notamment une augmentation de leurs salaires, une amélioration de leurs conditions de travail, et une modernisation de leurs infrastructures.

la suite après cette publicité

« Pas d’autres choix que de nous mettre en grève »

Depuis mardi, l’hôpital Yalgado Ouédraogo, principal centre hospitalier de Ouaga, tourne largement au ralenti. Des services importants, comme les urgences ou la maternité par exemple, sont quasiment paralysés. Seuls une poignée de membres non-grévistes de l’équipe médicale y sont présente, pour dispenser de rares soins de base. Il en va de même dans plusieurs autres centres de santé publics de la capitale. Une situation qui suscite la colère ou l’incompréhension de nombreux patients.

Se défendant de mettre la vie des gens en danger, le Syntsha fait porter la responsabilité de ce conflit social au gouvernement. « Nous avons établi une plateforme revendicative au mois d’avril. Le gouvernement n’a jamais voulu entendre nos revendications et refuse de négocier. Il ne nous laisse pas d’autre choix que de nous mettre en grève », affirme Pissyamba Ouédraogo, le secrétaire général du Syntsha.

Réunion entre le Syntsha et le gouvernement

la suite après cette publicité

Confronté pour la première fois à un conflit social aussi dur depuis sa prise de fonctions, Smaïla Ouédraogo, le ministre de la Santé, tente de rassurer la population face à cette paralysie du système de santé publique. En visite à l’hôpital Yalgado Ouédraogo et dans d’autres centres de soin de Ouagadougou, il a annoncé que son ministère avait demandé la réquisition de certains agents de santé et de médecins militaires.

« Nous avons essayé de faire de la réquisition de personnel sur un quota minimum. Il s’agit également de faire appel à certains corps de santé, mais pour l’instant, nous ne sommes pas complètement satisfaits », a expliqué le ministre de la Santé au micro de nos confrères de RFI.

la suite après cette publicité

Malgré ce blocage apparent, le Syntsha et le gouvernement ont décidé de s’asseoir autour d’une même table pour tenter de trouver des solutions. Une réunion entre les deux parties est prévue ce mercredi après-midi. Le syndicat exclut de prolonger sa grève au-delà de jeudi soir, en revanche il n’écarte pas l’idée d’un nouveau mouvement social dans les hôpitaux et les centres de santé si ses revendications ne sont pas entendues. 

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Burkina faso : comment les « diaspos » ont changé le pays

Contenus partenaires