La Samir fait perdre 69 millions de dollars à BP

Les ondes de choc de la débâcle du principal raffineur marocain, la Samir, affectent durement ses partenaires étrangers.

À Mohammedia (Casablanca-Settat), la Samir, seule raffinerie du royaume, est à l’arrêt depuis 2015. © Samir

À Mohammedia (Casablanca-Settat), la Samir, seule raffinerie du royaume, est à l’arrêt depuis 2015. © Samir

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Publié le 23 novembre 2016 Lecture : 1 minute.

Le géant pétrolier britannique BP (226 milliards de dollars de revenus en 2015) en fait l’amère expérience. Par une décision rendue le 18 novembre, la juge anglaise Sue Lascelles Carr de la Haute Cour de justice de Londres vient de condamner la compagnie pilotée par Bob Dudley à rembourser 68,88 millions de dollars (plus les intérêts) à National Bank of Abu Dhabi. Cette dernière, détenue à 70 % par Abu Dhabi Investment Council (public), est dirigée par Abhijit Choudhury.

L’indemnisation prononcée par la juge Carr va compenser la perte enregistrée par NBAD suite au non-remboursement par la Samir d’une avance de trésorerie accordée par BP. Cette créance a été reprise, en septembre 2014, par NBAD qui n’a jamais pu se faire rembourser par la Samir, qui est entrée en cessation de paiement au dernier trimestre 2015. Dans ce dossier juridique, assez technique, BP, défendu par Bankim Thanki et Christopher Lewis du cabinet londonien Addleshaw Goddard LLP, a estimé ne pas être redevable des manquements de la Samir. Cette interprétation du contrat d’achat n’a pas été retenue par la juge Carr, qui s’est rangée aux arguments des avocats du groupe émirati : Rhodri Davies et Nicholas Sloboda du cabinet Slaughter and May.

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BP n’a pas encore commenté la décision de Dame Carr.

Le groupe britannique n’est pas le seul affecté par la déconfiture de la Samir, détenue majoritairement (67 %) par Corral Petroleum Holdings, le groupe du milliardaire saoudien Mohammed al Amoudi.

Ses créances à l’égard des traders pétroliers internationaux Glencore, Vitol et BB Energy sont estimées à un milliard de dollars. Au Maroc, sa dette envers l’administration fiscale, les douanes, les banques et les fournisseurs locaux sont estimées à plus de 20 milliards de dirhams (1,85 milliard d’euros).

L’entreprise a été mise en liquidation en mars 2016. Jusqu’à présent aucun plan de reprise viable n’est en vue. La suspension de son titre à la Bourse de Casa, décidée en août 2015, a été reconduite pas moins de 64 fois depuis lors, y compris ce mercredi 23 novembre.

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