France – Algérie : un nouveau modèle de partenariat

Côté algérien, les acteurs de terrain se disent prêts à travailler avec des opérateurs français, appréciant leurs qualités techniques et managériales.

Abdelaziz Bouteflika  et François Hollande à l’université de Tlemcen, en Algérie, le 20 décembre 2012. © Nadji/AP/SIPA

Abdelaziz Bouteflika et François Hollande à l’université de Tlemcen, en Algérie, le 20 décembre 2012. © Nadji/AP/SIPA

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  • Jean-Louis Levet

    Haut responsable à la coopération industrielle et technologique franco-algérienne auprès des services du Premier ministre français

Publié le 7 décembre 2016 Lecture : 3 minutes.

Vue d’Alger. © Omar Sefouane pour Jeune Afrique
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L’Algérie à l’heure africaine

Le gouvernement et les entreprises cherchent de nouveaux partenaires, de préférence sur le continent. Un tournant majeur que vient consacrer le Forum africain d’investissements et d’affaires, organisé par l’État et le patronat du 3 au 5 décembre.

Sommaire

Côté français, un nombre croissant d’entreprises comprennent l’intérêt qu’il y a à investir en Algérie : un marché de 40 millions d’habitants sensibles aux produits français, des besoins dans tous les domaines, des infra­structures qui s’étoffent, un tissu d’entrepreneurs algériens de qualité qui se densifie.

Cependant, face à une concurrence de plus en plus rude et malgré les difficultés liées au climat des affaires, que les autorités algériennes cherchent à améliorer (voir le nouveau code de l’investissement, loi du 3 août 2016), les entreprises françaises doivent privilégier un nouveau mode de pensée et d’action. Un nouveau mode de pensée visant à inscrire son action dans la durée et non à chercher à faire des « coups ». Et un nouveau mode d’action consistant à passer progressivement d’une simple logique commerciale à une démarche de coopération par le co-investissement, ce qui implique de s’appuyer sur deux facteurs clés.

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Identifier le bon partenaire

Le premier facteur de réussite est d’identifier le bon partenaire. Avantages : le partenaire algérien aide l’entreprise française à se mouvoir dans le système administratif algérien, il lui apporte sa connaissance du marché, et elle, de son côté, montre qu’elle inscrit sa démarche sur le long terme, construisant une relation de confiance avec ses futurs partenaires et ses clients. La fameuse règle « 51/49 », lors de la création du joint-venture, doit alors être étudiée comme un outil permettant de s’insérer durablement sur le marché et, au-delà, en Afrique subsaharienne.

Construire un projet global

Le second facteur de succès est de construire un projet global qui intègre aussi la formation, l’innovation technologique et la création de son écosystème territorial.

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Trois entreprises françaises, aux profils très différents, illustrent ce nouveau mode d’action. Start-up de la région de Saint-Étienne créée en 2014, IP3 Group a mis au point une technologie pour fabriquer des machines destinées à produire des palettes en carton. Un contact pris en 2015 avec le groupe familial Batouche, implanté en Kabylie, a débouché sur la création d’un joint-venture (51/49). La ligne de production permettra de produire entre 300 000 et 600 000 palettes par an dès 2017.

La PME iséroise Poma (chiffre d’affaires de l’ordre de 280 millions d’euros), l’un des leaders mondiaux du transport par câbles, a fait de l’Algérie l’un de ses axes de développement depuis des décennies. En 2014, elle a créé un joint-venture (51/49) avec des partenaires publics, l’Établissement du métro d’Alger (EMA) et l’Établissement public de transport urbain et suburbain d’Alger (Etusa), pour la fabrication, l’exploitation et la maintenance des téléphériques sur l’ensemble du territoire algérien.

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Une coopération voulue au plus haut niveau

Le groupe coopératif français Avril (chiffre d’affaires de 6,5 milliards d’euros), leader de la nutrition animale et des huiles alimentaires, amplifie sa présence en Algérie en investissant avec des partenaires industriels, à commencer par le groupe SIM, implanté près de Blida, avec lequel il poursuit le développement de leur usine commune (51/49) de production d’aliments pour animaux créée en 2014, et Djadi (leur importateur), avec lequel ils ont décidé, en avril 2016, de créer une usine de production de sauces condimentaires sous la marque Lesieur.

La coopération au plus haut niveau voulue depuis la signature, en décembre 2012, de la déclaration d’Alger sur l’amitié et la coopération par les présidents algérien et français, en décembre 2012, fournit ainsi un cadre pour l’action au présent (un comité mixte économique annuel) et pour la mise en œuvre de nos priorités communes dans le domaine économique (formation professionnelle, appui technique aux PME, coproduction). Elle fournit par ailleurs une orientation pour le futur.

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