Les pilotes de Kenya Airways obtiennent le départ du directeur général Mbuvi Ngunze
Le directeur général de Kenya Airways, Mbuvi Ngunze, a décidé de quitter la direction du groupe au cours du premier trimestre de 2017, après des mois de conflit avec les employés.
Après celle de Dennis Awori, l’ex-président du transporteur aérien démissionnaire en octobre dernier, l’Association des pilotes de Kenya Airways (KALPA) vient d’obtenir la tête de Mbuvi Ngunze, le directeur général de l’entreprise.
Le manager, aux manettes de Kenya Airways depuis novembre 2014, a annoncé son départ pour le premier trimestre 2017. Une décision acceptée jeudi 24 novembre avec « regret » par Michael Joseph, fondateur et directeur général pendant dix ans du leader local des télécoms Safaricom, qui préside Kenya Airways depuis quelques semaines.
Ambiance délétère
La sortie de Mbuvi Ngunze est la conséquence d’une période difficile, marquée par une ambiance délétère au sein de la compagnie aérienne.
Détenu à 29 % par l’État Kényan et à 26 % par Air France KLM, Kenya Airways est dans le rouge depuis quatre ans.
Une situation imputable aux difficultés du secteur touristique et aux importants coûts liés à sa flotte, insiste depuis plusieurs années la direction du transporteur.
Pour les pilotes de Kenya Airways, au contraire, ce déficit chronique est une conséquence de la mauvaise gestion de l’équipe de direction. La tension avait grimpé de plusieurs degrés en octobre, lorsqu’un accord de dernière minute a permis d’éviter une grève des navigateurs de l’opérateur aérien.
Expert-comptable, passé par PwC au Royaume-Uni et le cimentier Lafarge en France, Mbuvi Ngunze avait été nommé directeur général de Kenya Airways après trois années au poste de directeur des opérations. À la tête de la compagnie, il a engagé une multitudes de mesures visant à réduire la dette et accroître les revenus de l’opérateur : réduction d’un tiers de sa flotte, suppression de plusieurs vols et de 600 postes.
252 millions d’euros de pertes
L’année fiscale 2014-2015 a été marquée par une drastique détérioration des résultats du transporteur aérien : -25,74 milliards de shillings kényans (252 millions d’euros) de déficit contre -3,4 milliards de shillings un an plus tôt. À la fin mars 2016, la situation était pire : -26,22 milliards de shillings de pertes annuelles, malgré des revenus en hausse de +5,44 %. Pourtant, des signes de rétablissement étaient visibles ces derniers mois : la perte semestrielle du groupe a baissé, atteignant -4,78 milliards de shillings au 30 septembre, contre 12 milliards un an plus tôt, malgré une baisse des ventes de -3,5 %.
Ces derniers résultats semblent avoir rassuré, un temps, les investisseurs : le titre Kenya Airways a bondi de +89 % à 6,7 shillings en octobre, à la Bourse de Nairobi, après avoir baissé de façon quasi-continue entre juin 2015 et septembre 2016 (-53 %). Le mécontentement des salariés n’a lui, de toute évidence, pas été calmé, comme le prouve la démission de Mbuvi Ngunze.
Le conseil d’administration de Kenyan Airways affirme avoir déjà engagé les procédures de recrutement d’un nouveau directeur général, dont l’identité devrait être révélée d’ici trois mois.
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