OIF : le sommet de Madagascar s’ouvre, plusieurs chefs d’État africains manquent à l’appel
Le XVIe sommet de la Francophonie s’est ouvert à Antananarivo, ce samedi 26 novembre. Plusieurs chefs d’État africains annoncés n’ont finalement pas fait le déplacement. Voici ce qu’il faut retenir de la cérémonie d’ouverture.
Le président malgache, Hery Rajaonarimampianina, était rayonnant au moment d’ouvrir le sommet. Il est l’hôte de la plus importante conférence internationale organisée dans son pays depuis l’indépendance. « Madagascar est pleinement réintégré dans la communauté internationale et a retrouvé la stabilité », a assuré son homologue français, François Hollande, dans une déclaration à la presse. Il a par ailleurs été félicité par plusieurs chefs d’État à la tribune pour l’organisation de « son » sommet.
De nombreuses absences de dernière minute
Dix-sept chefs d’État et de gouvernement étaient présents à la cérémonie d’ouverture. Parmi eux, douze africains. À titre de comparaison, dix-neuf présidents africains avaient fait le déplacement lors du précédent sommet de l’OIF à Dakar, en 2014.
Plusieurs dirigeants annoncés n’ont en réalité pas fait le déplacement. C’est notamment le cas du président ivoirien, Alassane Ouattara (endeuillé par le décès de son beau-père, il est représenté par son Premier ministre), du Béninois Patrice Talon, du Guinéen Alpha Condé ou encore du Togolais Faure Gnassingbé. Le président de RD Congo, Joseph Kabila, dont le nouveau gouvernement n’a toujours pas été nommé et qui a été l’objet de vives critiques de la part de Paris ces dernières semaines, n’est pas venu. Celui du Congo-Brazzaville, Denis Sassou Nguesso, reparti déçu du précédent sommet à Dakar en 2014 non plus. Le Camerounais Paul Biya et le Malien Ibrahim Boubacar Keïta n’étaient pas présents.
Quant au roi du Maroc, Mohammed VI, pourtant présent à Madagascar, il n’a pas assisté à la cérémonie d’ouverture et n’a pas prononcé le discours un temps prévu.
Service minimum de Hollande sur la démocratie
Contrairement au sommet de Dakar, où il avait insisté sur les limites du nombre de mandats présidentiels dans les constitutions africaines, le président français François Hollande ne s’est pas appesanti sur la question de la démocratie sur le continent. Il a seulement rappelé la nécessité « d’élections libres et transparentes » et du « respect des ordres constitutionnels ». Il n’a pas non plus marqué de défiance à l’égard du président gabonais Ali Bongo Ondimba, dont la récente réélection est contestée et qui, par ordre protocolaire, se trouvait à ses côtés lors des séances de photos et lors de la cérémonie.
Rappelant que de nombreux pays francophones ont récemment été victime du terrorisme, il a en revanche plaidé pour « la mise en place d’un réseau francophone de lutte contre la radicalisation pour échanger des informations, partager des pratiques efficaces et mettre en place des programmes ».
Le Trudeau show
Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau a, en revanche, mis les pieds dans le plat sur des sujets sociétaux qui ne font pas toujours consensus au sein de l’espace francophone. Se déclarant « féministe » – ce qui lui a valu des applaudissements nourris – il a déploré, que « trop souvent, les femmes et les filles se voient mariées en bas-âge, sans leur consentement, elles sont privées du droit d’avortement, elles sont soumises à des mutilations génitales. C’en est assez. Il n’existe aucune excuse pour ces pratiques ». « Les membres des communautés gays, lesbiennes et bisexeulles et transgenres souffrent de discrimination dans trop de pays, y compris des membres de la francophonie », a-t-il dit.
Il a par ailleurs rendu hommage à la mémoire de Fidel Castro « ami de longue date du Canada et de [sa] famille », d’abord en français… puis en anglais. Suivi par une importante délégation de médias canadiens, Trudeau, s’adressait en effet aussi, si ce n’est surtout, à ses concitoyens.
Macky Sall, toujours favorable à la Cour pénale internationale
À l’heure où plusieurs pays africains ont annoncé leur intention de se retirer de la Cour pénale internationale (CPI) – dont le Burundi, pays francophone dont le président, Pierre Nkurunziza, n’a pas fait le déplacement à Madagascar – le président sénégalais Macky Sall a déclaré : « notre organisation restera attachée à la préservation de la CPI ». Mais pour que celle-ci remplisse « sa vocation universelle » et « reste crédible », elle doit observer les principes de « non-selectivité et d’impartialité », référence au fait que seuls des Africains sont pour l’instant jugés à La Haye.
Le Sénégal, qui exerce la présidence de la Francophonie, doit passer le relais à Madagascar au cours de ce Sommet qui s’achève ce dimanche 27 novembre.
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