Kenya : à la Nairobi Fashion week, le cuir à l’honneur

Dans un secteur de la haute-couture kényane émergent, les accessoires en cuir de l’entreprise Rift Valley Leather se distinguent par leur succès local. Les deux tiers de la production de cette société de maroquinerie sont vendus au Kenya.

Pendant « l’African Fashion Week » organisée à l’hôtel Ekko, sur Victoria Island, Lagos, Nigeria, le 18 mai 2014. © Gwenn Dubourthomieu pour Jeune Afrique

Pendant « l’African Fashion Week » organisée à l’hôtel Ekko, sur Victoria Island, Lagos, Nigeria, le 18 mai 2014. © Gwenn Dubourthomieu pour Jeune Afrique

Publié le 28 novembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Samedi 26 novembre, sur le podium du Concord Hotel de Nairobi, des mannequins présentaient la nouvelle collection de sacs et d’accessoires 100% cuir kényan de la marque Rift Valley Leather. Un style « classique et urbain, avec une touche africaine », selon Robert Topping, le designer. Les sacs présentés lors de cette quatrième édition de la Nairobi Fashion Week ont été entièrement conçus au Kenya. Ils sont vendus entre 200 et 600 euros.

Du made in Kenya à destination du marché local

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L’entreprise fait figure d’exception dans le pays, où seulement 2% des exportations de cuir sont des produits finis (contre près de 90% de cuir semi-tanné), et où la plupart des sacs et accessoires de maroquinerie sont importés. Robert Topping et Roly Adlam, les deux fondateurs de Rift Valley Leather, y ont vu une opportunité de produire à destination du marché local. Avec, comme objectif, d’atteindre les standards de qualité internationaux.

Fondée en 2008, l’entreprise emploie 40 personnes, et manufacture toute une gamme de produits, depuis le couvre-menu jusqu’aux sacs de luxe. Aujourd’hui, elle vend 70% de sa production au Kenya, et 30% à l’international. Et la demande locale, ainsi que les exportations, augmente chaque année assure Zadock Langat, le directeur du marketing.

Le pari est donc réussi, même s’il reste difficile de produire du cuir de qualité au Kenya. En cause : le peu d’infrastructures, le mauvais traitement de la peau, et surtout le manque de compétitivité. Selon un rapport de la Banque Mondiale datant de 2015, il est environ 30% plus cher de produire une paire de chaussures en cuir au Kenya qu’en Éthiopie.

« Il y a eu des progrès considérables dans le secteur du cuir kényan ces dernières années », affirme néanmoins Robert Topping, qui travaille dans cette industrie depuis près de 40 ans. « Mais maintenant, il faut pouvoir ajouter de la valeur, et développer les compétences en maroquinerie. »

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Un parc industriel pour créer 35 000 emplois

Pour le Kenya, qui possède le troisième cheptel le plus important d’Afrique, le développement de l’industrie du cuir est un véritable défi. Un secteur qui, selon la Banque Mondiale « représente des opportunités significatives en terme de croissance et de création d’emplois ».

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L’année dernière, le gouvernement a annoncé la construction d’un parc dédié entièrement à l’industrie du cuir d’environ 200 hectares, dans le conté de Machakos, au sud-est de Nairobi. Il devrait comprendre cinq à six usines de chaussures, huit à dix tanneries et créer près de 35 000 emplois. Mais le ministère de l’Industrie est toujours à la recherche d’investisseurs.

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