Tunisie : l’ancien Premier ministre Hamadi Jebali démissionne d’Ennahdha

C’est un petit tremblement de terre au sein d’Ennahdha. L’un de ses fondateurs, l’ancien Premier ministre Hamadi Jebali, a annoncé jeudi sa démission du parti islamiste.

Hamadi Jebali a implicitement pris parti pour Moncef Marzouki à la présidentielle du 21 décembre © AFP

Hamadi Jebali a implicitement pris parti pour Moncef Marzouki à la présidentielle du 21 décembre © AFP

Publié le 11 décembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Depuis qu’en 2013, Ennahdha a refusé son initiative de former un gouvernement de technocrates, il y a avait de l’eau dans le gaz entre Hamadi Jebali, ancien chef du gouvernement et ex-secrétaire général de la formation islamiste, et la direction du parti. Mais ce n’est pas ce camouflet qui aura eu raison de son indéfectible fidélité à un mouvement dont il était aussi l’un des fondateurs.

Hamadi Jebali a annoncé sa démission d’Ennahdha par un simple communiqué sur les réseaux sociaux en sous-entendant que les différends entre les dirigeants islamistes empêchent la réalisation des revendications de la base des sympathisants et militants. De fait, l’ancien chef de l’exécutif est le seul leader d’Ennahdha à s’être montré ouvertement critique, dans l’entre deux tours de la présidentielle, à l’égard de Béji Caïed Essebsi, candidat de Nidaa Tounes, et à soutenir implicitement son rival, le président sortant Moncef Marzouki.

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Comme pour le premier tour, le Conseil de la Choura n’a finalement pas donné de directives de vote et a entretenu un flou quant à la position du parti pour le soutien à un candidat ou à un autre second tour prévu le 21 décembre. Hamadi Jebali, retiré dans sa ville natale de Sousse, affirme "ne plus se retrouver" dans le mouvement islamiste et préfère "être fidèle au grand projet civil de la Tunisie" et "servir les objectifs de la révolution" en se consacrant à la défense des droits de l’homme.

"Risque de retour à la dictature"

Reprenant les arguments de campagne de Moncef Marzouki, il s’alarme d’"un risque de retour à la dictature" en se référant à Béji Caïd Essebsi, son prédécesseur au poste de Premier ministre en 2011. "On ne peut pas être neutre et ambigu dans les questions cruciales", précise celui qui appelle à élire "un homme démocrate dans la pensée et la pratique, un président rassembleur pour tout le peuple, sage dans ses positions et capable d’assumer les fardeaux du pouvoir".

Sa démission est la première dans les rangs des fondateurs d’Ennahdha. Elle en dit long sur les dissensions internes auparti au point que ce dernier n’a encore pas réagi à ce qui est perçu comme une bombe dans le milieu politique tunisien.

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Frida Dahmani, à Tunis

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