Gabon : le gouvernement présente son nouveau code pour que les journaux ne soient plus des outils « de combat politique »
L’exécutif gabonais a présenté mardi un nouveau Code de la communication. Son but : empêcher les titres de presse de mener ce que le gouvernement considère comme un « combat politique ».
« Passé le 2 janvier », les acteurs des médias qui utiliseraient leurs titres de presse comme « outil de combat politique » seront « confrontés à la loi », a déclaré le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication, Alain-Claude Bilie-By-Nzé.
Une loi qui touche également les personnes résidant hors du Gabon
Ce dernier a rappelé quelques dispositions : « L’article 180 nous indique que l’éditeur, l’imprimeur, le distributeur, l’hébergeur ou le diffuseur sont solidairement responsables des délits commis en matière de communication », avec le journaliste responsable de ses écrits et son journal.
Le ministre a précisé que le Code prévoyait un « régime des incompatibilités »: ne peuvent être « propriétaire d’une entreprise privée de communication » les ministres, agents de l’État, magistrats, agents des forces de défense ou de sécurité, membres de la direction d’un parti politique… »Il en est de même pour les personnes qui résident hors du Gabon », a-t-il insisté.
Autre détail d’importance, le nouveau Code prévoit qu’un journaliste ne peut utiliser qu’un seul pseudonyme et que celui-ci « doit être déposé au Conseil national de la communication (CNC) ». Une mesure illustrée avec humour par Alain-Claude Bilie-By-Nzé : « S’il y a des poursuites engagées contre Pierre La Honte, que l’on sache où se trouve Stéphane N’Guéma ».
Des interpellations récentes de journalistes
Quatorze salariés et journalistes du journal proche de l’opposition les Échos du Nord avaient été interpellés début novembre à la suite d’un article sur l’arrestation présumée du patron de la Direction générale de la documentation et de l’immigration (DGDI), le puissant service de renseignement intérieur.
Les articles des Échos du Nord sont parfois publiés sous pseudonyme et son directeur, Désiré Ename, se trouve à Paris. « Ce code-là ne me concerne pas. J’ai une résidence au Gabon », a-t-il déclaré à l’AFP. « Ils sont entrés dans la coercition. Ils peuvent prendre toutes les mesures qu’ils peuvent. Nous continuerons notre travail ».
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