Le gendarme de la bourse américaine lance une enquête sur les déboires de Rio Tinto au Mozambique
Les dépréciations d’actifs de près de 3 milliards de dollars passées sur les comptes de l’entreprise en 2013, après l’acquisition de la mine mozambicaine de charbon de l’australien Riversdale en 2010, feraient l’objet d’une enquête confidentielle du gendarme de la bourse américaine, où est coté le groupe anglo-australien.
C’est une nouvelle affaire liée à un projet africain qui éclabousse à nouveau le géant minier Rio Tinto après que des paiements suspects, de l’ordre de 10,5 millions de dollars, dans le cadre du projet minier Simandou en Guinée, ont été découverts début novembre.
La SEC (U.S. Securities and Exchange Commission), le gendarme de la bourse américaine, où est coté le groupe minier anglo-australien, a entamé l’examen des dépréciations d’actifs de près de 3 milliards de dollars passées sur les comptes de l’entreprise en 2013, suite à l’échec de projets désastreux dans le charbon au Mozambique. C’est le quotidien australien Financial Review qui a eu confirmation le lundi 28 novembre de cette enquête confidentielle ouverte par la SEC.
La SEC s’intéresserait aux conditions dans lesquelles le groupe s’est lancé dans l’acquisition de la mine mozambicaine de l’australien Riversdale en 2010
La SEC s’intéresserait aux conditions dans lesquelles le groupe s’est lancé dans l’acquisition de la mine mozambicaine de l’australien Riversdale en 2010, payée au prix fort, pour 3,5 milliards de dollars australiens (2,7 milliards d’euros), avant de céder ces actifs en juillet 2014 pour 50 millions de dollars. Une affaire qui rappelle à certains les déboires d’Areva et son achat controversé d’Uramin (présent en Namibie, en Centrafrique, et en Namibie).
L’affaire tombe au pire moment pour le patron français de Rio Tinto, Jean-Sébastien Jacques, aux manettes depuis juillet 2016, déjà aux prises avec l’affaire Combret en Guinée, à propos de soupçons de corruption datant de 2011 sur le projet de fer du Mont Simandou.
Un dossier que la direction de Rio Tinto a transmis aux autorités anticorruption britanniques (UK Serious Fraud Office), américaines (SEC) et australiennes. S’il n’y a pas de lien entre l’affaire guinéenne et le dossier mozambicain, elles remontent toutes les deux à la période pendant laquelle Tom Albanese était aux manettes. Cet Américain, qui a démissionné de ses fonctions en 2013, notamment suite aux dépréciations mozambicaines, est actuellement CEO du minier indien Vedanta Resources. Il pourrait être interrogé par la SEC sur les deux sujets, Guinée et Mozambique.
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