Tunisie : comment se répartissent les 15 milliards de dollars promis lors de la conférence Tunisia 2020 ?
La conférence Tunisia 2020 s’est achevée mercredi sous le signe de la confiance, avec une levée de 34 milliards de dinars (15 milliards de dollars) répartis entre prêts, dons et reconversion de la dette.
Les 29 et 30 novembre, il s’est passé quelque chose à Tunis, quelque chose d’essentiel qui va au-delà de la réussite de la conférence Tunisia 2020. Il a été question d’argent, d’investissements, de projets… Mais bien plus que les engagements financiers et les promesses engrangées, l’optimisme, l’envie d’y croire et d’avancer sont de nouveau de mise.
Un capital inestimable et fortement fédérateur pour donner de l’élan à la relance du pays. Les bailleurs de fonds ne font pas dans le sentiment, mais leur position de soutien à la Tunisie est décodée comme un signe fort de confiance ; il n’en a pas fallu plus pour galvaniser les Tunisiens et générer une fierté fédératrice qu’ils n’avaient pas éprouvée depuis la chute de l’ancien régime.
4 500 participants, 1 500 partenaires économiques
Comme si les Tunisiens avaient besoin de savoir que leur pays comptait encore dans les circuits internationaux. S’ils en doutaient, les 4 500 participants à Tunisia 2020, les 40 délégations officielles et les 1 500 partenaires économiques présents leur ont signifié qu’ils misaient sur la Tunisie et que sa démocratie naissante était un atout majeur de crédibilité.
L’ouverture d’un bureau régional de la Banque Africaine de Développement (BAD), ainsi que de la première filiale du Fonds qatari de développement en dehors de Qatar, donne justement à la Tunisie l’opportunité de jouer un rôle régional entre Afrique, Maghreb et Moyen Orient.
Mission possible
Et demain ? Les Tunisiens doivent se retrousser les manches, continuer de croire en eux et faire en sorte que les promesses deviennent effectives. Ils devront identifier et accompagner les projets prioritaires économiquement efficaces pour un développement inclusif et durable. Il leur faudra revoir leur méthode de travail, améliorer leur productivité, aller vers des procédures allégées mais surtout ne pas déroger aux règles de bonne gouvernance et destiner les fonds récoltés à l’investissement.
Le pays n’est pas encore tiré de toutes les ornières : les finances publiques sont toujours au plus mal et toutes les promesses faites lors de Tunisia 2020 restent tributaires des négociations avec le Fonds Monétaire International (FMI). Néanmoins le gouvernement ne cache pas sa satisfaction. Les espoirs sont permis si chacun, notamment les partenaires sociaux, y met du sien. À la confiance accordée, les Tunisiens doivent répondre par la responsabilité collective. Une mission possible.
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