La Gambie suspendue aux résultats de l’élection présidentielle

Les Gambiens étaient appelés aux urnes ce jeudi pour élire leur Président. Confronté pour la première fois à une importante opposition, Yahya Jammeh, au pouvoir depuis 1994, pourrait être mis en difficulté. 

A Banjul, en Gambie, le 30 novembre 2016, peu avant que n’ouvrent les bureaux de vote pour l’élection présidentielle. © Jerome Delay/AP/SIPA

A Banjul, en Gambie, le 30 novembre 2016, peu avant que n’ouvrent les bureaux de vote pour l’élection présidentielle. © Jerome Delay/AP/SIPA

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Publié le 1 décembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Cela pourrait être une étape importante dans l’histoire récente de la Gambie, dirigée d’une main de fer par Yahya Jammeh depuis vingt-deux ans. Ce jeudi 1er décembre, les Gambiens étaient appelés à choisir leur Président après une campagne électorale inédite, qui a laissé le champ libre à une opposition d’ordinaire confrontée à la répression du régime.

Pour la première fois, de nombreux Gambiens ne se cachaient pas pour critiquer Jammeh et déclaraient ouvertement leur soif de changement.

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Signe de la méfiance des autorités face à cette tendance contestataire, le réseau Internet et les appels internationaux ont été coupés jeudi soir sans explications et pour une durée indéterminée.

Environ 890 000 électeurs – sur une population totale de près de deux millions d’habitants – devaient se rendre dans les bureaux de vote de 8h à 17h pour choisir entre trois candidats : Yahya Jammeh, qui brigue un cinquième mandat, Adama Barrow, le candidat de la coalition de l’opposition, et Mama Kandeh, un ex-député du parti au pouvoir.

Les résultats devraient être connus assez rapidement, dans la nuit de jeudi à vendredi.

Les électeurs de l’opposition sûrs de voir Jammeh battu

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À Sukuta, faubourg de Banjul réputé favorable à l’opposition, l’affluence était importante dès l’ouverture du scrutin. « Il faut arrêter de se focaliser sur le passé et penser au futur. Des choses ont été faites, certes, mais cela fait plus de vingt ans que Jammeh est là. Il est temps pour lui de passer son tour », explique Moustapha, électricien de 32 ans.

Comme lui, les autres électeurs qui soutiennent Adama Barrow se disaient convaincus de la victoire de leur candidat. « Si la forte mobilisation que nous avons vue pendant la campagne électorale se transforme en votes, nous sommes sûrs de l’emporter », indique Abdou, la cinquantaine, qui espère « une élection libre et équitable » et redoute la réaction des deux camps à l’annonce des résultats officiels.

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Du côté présidentiel, les électeurs semblaient confiants et sereins sur l’issue du scrutin. « Jammeh est un bon Président. Pourquoi est-ce que nous voudrions changer ? Il a fait de la Gambie un pays sûr et stable », clame Fatimata, jeune commerçante et sympathisante de l’Alliance patriotique pour la réorientation et la construction (APRC), le parti du chef de l’État.

« Par la grâce de Dieu, je ferai le meilleur score de toute ma vie »

Ce dernier a voté peu après 11h dans un bureau de vote du stade du 22 juillet (en référence au 22 juillet 1994, date de sa prise de pouvoir) près de la State House, le palais présidentiel. Arrivé avec une imposante escorte militaire et accompagné de son épouse, Zeinab Jammeh, le président ne s’est guère attardé.

À un journaliste qui lui demandait s’il était confiant, il a laconiquement répondu : « Par la grâce de Dieu, je ferai le meilleur score de toute ma vie. »

Adama Barrow, son adversaire, a de son côté voté dans une école primaire de Old Yundum, à une trentaine de kilomètres de Banjul. « Je suis très confiant. J’ai espoir, je sais que je suis en train de gagner », a-t-il déclaré à sa sortie de l’isoloir, refusant l’hypothèse d’une éventuelle défaite.

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