Électrification de l’Afrique : Borloo cherche le soutien des grands philanthropes

Jean-Louis Borloo appelle les grandes fondations philanthropiques à soutenir son projet d’électrification de l’Afrique. L’ancien ministre français a plaidé en ce sens mercredi aux côtés d’un conseiller du prince et mécène saoudien Al Walid Ben Talal.

Jean-Louis Borloo lors d’un entretien à Jeune Afrique et RFI le 5 juin 2015. © Bruno LEVY pour Jeune Afrique

Jean-Louis Borloo lors d’un entretien à Jeune Afrique et RFI le 5 juin 2015. © Bruno LEVY pour Jeune Afrique

Publié le 1 décembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Ce n’est pas un hasard si Jean-Louis Borloo a choisi de convier la presse au George V pour faire le point sur son fonds d’électrification de l’Afrique. Le luxueux hôtel du 8e arrondissement parisien appartient au prince saoudien Al Walid Ben Talal, dont l’ancien ministre voulait annoncer le soutien à son projet.

« C’est une grande étape car nous avons besoin d’une grande mobilisation, publique et privée », a insisté Jean-Louis Borloo, en présence d’un représentant du prince saoudien et du président du parlement panafricain Roger Nkodo Dang – mais en l’absence de la ministre de l’Environnement marocaine Hakima el Haite, pourtant attendue. Et le fondateur de l’ancien cabinet Borloo & Associés, qui a parcouru le continent depuis deux ans, d’ajouter : « J’ai fait mon travail d’avocat, maintenant je sens que l’Afrique va pouvoir s’électrifier rapidement ».

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Un montant commun de financements sera annoncé ultérieurement

La fondation Alwaleed Philanthropies n’apportera pas de financements pour le moment. « Nous sommes actuellement dans la conception de ce partenariat et nous allons d’abord ‘marketer’ le projet auprès des grandes fondations mondiales », a indiqué Kacy Grine, conseiller du prince Al Walid dont la fortune est estimée à un montant compris entre 25 et 30 milliards d’euros. Une fois que la mobilisation des ressources sera bien avancée, un montant commun de financements sera annoncé, a-t-il promis.

Le chiffre de 4 milliards d’euros par an pendant une douzaine d’années est régulièrement évoqué par les promoteurs du FSEA

Initialement désigné comme le « plan Borloo », ce projet prendra la forme d’un Fonds de soutien à l’électrification de l’Afrique (FSEA) destiné à apporter des subventions à des projets africains d’énergies, principalement renouvelables. Son objectif sera de « combler le gap de financement » nécessaire aux projets existants pour les rendre rentables, a précisé Jean Louis Borloo, qui appele par ailleurs à « changer la gouvernance de l’aide au développement. »

Les besoins du FSEA restent cependant approximatifs, bien que le chiffre de quatre milliards d’euros par an pendant une douzaine d’années soit régulièrement évoqué par ses promoteurs. Le président de la commission européenne Jean-Claude Juncker s’est engagé, selon Jean-Louis Borloo, à apporter environ 3 milliards d’euros par an de fonds européens.

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À cette somme viendraient s’ajouter les dotations des fondations ou d’autres acteurs du public comme du privé, a-t-il ajouté, évoquant des contacts avec de grandes fortunes du continent comme celle du célèbre milliardaire anglo-soudanais Mo Ibrahim. Un premier bilan sur les fonds récoltés devrait être établi au premier trimestre 2017.

Un conseil d’administration de dix personnes, constitué d’Africains et de représentants des donateurs, sera en charge de désigner la personnalité qui dirigera le FSEA, lui même composé d’une « équipe de très haut niveau de 50 à 100 personnes ». « Il faudra trouver le (Donald) Kaberuka du moment », a déclaré Jean-Louis Borloo, en référence à l’ancien président de la BAD, un temps pressenti pour diriger le fonds. Ce n’est visiblement plus la cas.

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