Tunisie Telecom décroche un partenaire de poids pour son plan d’investissement

L’opérateur public reçoit un financement d’InnovFin, le fonds de soutien à l’innovation de la Banque européenne d’investissement.

Nizar Bouguila, PDG de Tunisie Telecom, à Tunis, le 03 november 2016. © Ons Abid pour J.A.

Nizar Bouguila, PDG de Tunisie Telecom, à Tunis, le 03 november 2016. © Ons Abid pour J.A.

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Publié le 2 décembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Une intense bataille est en cours sur le segment du très haut débit fixe et mobile. Dans cette confrontation avec Orange et Ooredoo, Tunisie Telecom (TT) a trouvé un partenaire de poids avec la Banque européenne d’investissement (BEI). L’opérateur public a obtenu un prêt de 100 millions d’euros, signé le 28 novembre à Tunis, auprès du fonds InnovFin de la BEI. Il porte sur 100 millions d’euros déboursables en trois ans avec une maturité de 10 ans, selon nos informations.

Numéro 2 de la téléphonie mobile avec 32,1 % du marché (derrière Ooredoo, 40,3 %), TT est l’opérateur historique et dominant sur la téléphonie fixe (89,6 %). Mais si le secteur tunisien du mobile est mature, avec un taux de pénétration de 131 %, la data fixe n’atteint que 16,6 % des ménages et la data mobile (largement dominée par la 3G) environ 64 % des abonnés. Il y a donc des marchés à gagner dans le très haut débit.

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Pour Tunisie Telecom, le prêt de la BEI est doublement significatif, nous a confié son PDG Nizar Bouguila.

C’est d’abord un « signe de confiance » en TT, qui est la première entreprise en dehors de l’Union européenne à obtenir un prêt du mécanisme « Grands projets » du fonds InnovFin (présent également sur les segments PME et mid-caps). Pour les « grands projets », notamment dans les infrastructures, ce dispositif apporte entre 25 et 300 millions d’euros, et peut financer jusqu’à 50 % des installations visées.

Par ailleurs, le financement de la BEI est d’une maturité et d’un coût plus adaptés au financement d’infrastructures de long terme, souligne la direction de TT. Ces ressources serviront à financer son programme national de très haut débit qui prévoit le déploiement de 2 000 km de fibre optique, notamment dans les régions de l’intérieur du pays, et la mise en place de 1 500 sites 4G sur le territoire national. Selon nos informations, TT a décidé de s’associer à deux géants des infrastructures télécoms pour mener ce projet : le finlandais Nokia (qui a absorbé Alcatel-Lucent début 2016) et à l’américain Adtran.

Pour obtenir le financement de la BEI, Nizar Bouguila a entamé dès la fin 2015 des discussions avec son bureau à Tunis, piloté par Ulrich Brunhuber, et le département Neighbouring Countries de l’institution européenne, que dirige depuis le Luxembourg Heinz Olbers, avec l’appui de Nathalie Climence, directrice de la division entreprise, et Bruno Denis, responsable du secteur public pour les pays du pourtour méditerranéen. Le patron de TT a également bénéficié de l’appui des équipes de la Banque centrale de Tunisie, dont le gouverneur est Chedly Ayari.

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Tunisie Telecom est détenu à 65 % par l’État, le reliquat revenant à Emirates International Télécommunications, filiale du fonds d’investissement national Dubai Holding.

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