Ce qui s’est dit durant le premier sommet Tunisie-UE
Arrivé en Belgique le 1er décembre pour assister à un sommet Tunisie-Union européenne (UE), le président tunisien Béji Caïd Essebsi a délivré un message « d’amitié et de confiance » aux représentants des États européens réunis en plénière.
Un message d’autant plus fort que venait de s’achever dans la même ambiance la conférence internationale sur l’investissement des 29 et 30 novembre à Tunis, qui a fait le plein d’espoir et de promesses pour le pays. Avant de rencontrer le roi des Belges, Philippe de Belgique, Béji Caïd Essebsi s’est entretenu avec Donald Tusk (président du Conseil européen), Martin Schulz (président du Parlement européen), et Federica Mogherini (Haute Représentante de l’UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité), et a tenu un discours devant le Parlement européen.
« La Tunisie n’est pas seule »
« La Tunisie n’est pas seule », a assuré Martin Schulz jeudi, rappelant la fidélité des engagements de l’Union européenne « aux côtés de la Tunisie, de sa jeunesse, de son peuple et de ses autorités. » Saluant le parcours « exceptionnel » du pays depuis 2011, « modèle de pluralisme et de tolérance », il a insisté sur le rôle essentiel des « forces vives, jeunes et créatives » dans l’avenir prospère de la Tunisie.
Ensemble nous pouvons déjouer les scénarios noirs des extrémistes de tous bords.
Une jeunesse qui mérite qu’on y porte d’avantage d’attention, a-t-il souligné, notamment d’un point de vue sécuritaire. « Nous ne pouvons plus nous permettre de livrer aux idées meurtrière des jeunes qui n’ont plus d’espoir. Ensemble nous pouvons déjouer les scénarios noirs des extrémistes de tous bords. Ensemble, nous pouvons montrer que les valeurs universelles se conjuguent de la même manière en Tunisie et en Europe », a déclaré le président du parlement européen, avant de laisser la parole au président tunisien.
« Raisonnablement optimiste »
Une Constitution « moderne », un président élu au suffrage universel, un parlement pluriel composé de 16 partis (« une première » dans l’Histoire tunisienne depuis 60 ans), un gouvernement « adoubé par une majorité très importante du Parlement » ; à travers son discours, c’est avant tout ce « nouveau visage » de la Tunisie, engagée dans un processus démocratique, qu’à voulu montrer Essebsi.
Et s’il précise que la Constitution s’est faite pour un « État civil, sans référence religieuse ou dogmatique », il rappelle néanmoins que le peuple est « à majorité musulmane et nous pensons qu’un Islam bien connu, bien appliqué, n’est pas incompatible avec la démocratie. C’est même un élément porteur pour engager notre pays dans cette voie. »
Nous pensons qu’un islam bien connu, bien appliqué, n’est pas incompatible avec la démocratie.
Face aux défis sociaux, économiques et sécuritaires (terrorisme, sous-développement, représentation à l’extérieur…), « nous sommes raisonnablement optimistes et nous allons travailler » pour les surmonter, a affirmé Béji Caïd Essebsi, qui a également insisté sur le fait que les divergences et les clivages politiques « ont pu être dépassés grâce à une approche tunisienne singulièrement basée sur le dialogue, le compromis et le consensus. »
Il a ainsi appelé les États membres de l’Union européenne à soutenir d’avantage l’exception tunisienne – un terme qu’il dit préférer à celui de « modèle tunisien »- par un « traitement différencié de la part de son premier partenaire. »
La Tunisie est une terre ancestrale de tolérance, d’hospitalité et de pluralité culturelle et religieuse
« La Tunisie est une terre ancestrale de tolérance, d’hospitalité et de pluralité culturelle et religieuse », qu’il invite les parlementaires et les Européens à venir visiter. Un destination « libre et démocratique » dont la situation sécuritaire est « actuellement très comparable a celle de l’Europe », a-t-il conclu sous les applaudissements des représentants européens.
Retrouvez ici l’intégralité du discours de Béji Caïd Essebsi en session plénière du parlement européen, le 1er décembre 2016 :
Un programme Erasmus+ pour les jeunes Tunisiens
À l’issue d’un entretien avec la Haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, Béji Caïd Essebsi a évoqué le programme Erasmus+ de l’Union européenne, d’un budget de 400 millions d’euros et destiné aux jeunes Tunisiens.
Ce « programme capital pour la jeunesse tunisienne », selon Federica Mogherini, vise à soutenir des actions dans les domaines de l’enseignement, de la formation, de la jeunesse et du sport pour la période 2014-2020 : « 1 500 jeunes [en] profiteront annuellement et auront l’occasion de visiter l’Europe », a-t-elle indiqué, ajoutant que l’emploi et la mobilité seront également au cœur de ce projet commun.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...