« C’est un élément positif car ainsi la Banque centrale sera moins affectée si les autres devises [euro, dollar américain, yen et livre britannique] connaissent des difficultés », analyse Riadh Ben Jelili, économiste au think-tank Joussour. « On peut également penser que le yuan s’apprécie davantage à terme, ce qui renforcera d’autant les actifs de la Banque centrale. »

Une balance commerciale fortement déficitaire

Cette décision devrait aussi faciliter les échanges commerciaux entre les deux pays. La balance commerciale de la Tunisie est fortement déficitaire vis-à-vis de la Chine : en 2015, les exportations de la Tunisie vers la Chine représentaient 13,8 millions de dinars (5,6 millions d’euros) et les importations, 828,7 millions de dinars (338,8 millions d’euros).

Dorénavant, les entreprises chinoises pourront payer directement en Yuans ce qui devrait baisser le prix des produits Tunisiens. Auparavant, les partenaires asiatiques devaient s’acquitter de leur facture en dollars majorée d’une prime de risque dû à la forte volatilité des taux de change.

Une nouvelle donne qui « devrait booster les exportations tunisiennes, mais aussi l’arrivée de touristes chinois qui pourront utiliser les Yuans », assure Béchir Trabelsi, dirigeant à la BCT. À terme, ce dernier pense que la banque centrale pourra se financer de manière « importante » sur le marché des capitaux chinois, comme sur le marché obligataire chinois d’ores et déjà ouvert aux banques centrales.

La Banque centrale n’a pu être jointe pour connaître le pourcentage de ses avoirs – dont le total s’élève à 12,2 milliards de dinars (5 milliards d’euros) au 30 novembre – qui seront en yuans.

Le yuan a rejoint le système du DTS (Droit de tirage spécial) du FMI, qui permet à une monnaie de devenir une devise de réserve internationale, le 30 novembre 2015, aux côtés du dollar américain, de l’euro, de la livre sterling et du yen.