Afrique du Sud : le procès Pistorius sera réexaminé en appel
Il y aura bien un procès Pistorius en appel, a-t-on appris mercredi auprès de la justice sud-africaine. Un second round réclamé par le parquet alors que le champion paralympique sud-africain avait été condamné à cinq ans de prison.
"Le procès du champion paralympique sud-africain Oscar Pistorius, condamné à cinq ans de prison pour avoir abattu sa petite amie, sera réexaminé en appel à la demande du parquet", a ordonné mercredi 10 décembre la juge Thokozile Masipa.
>> Lire aussi : "Afrique du Sud : Oscar Pistorius condamné à cinq ans de prison ferme"
La juge a accepté que les magistrats de la Cour suprême d’appel sud-africaine vérifient si elle a correctement appliqué la loi en condamnant l’athlète de 28 ans pour homicide involontaire, et non pour le meurtre de son amie mannequin, Reeva Steenkamp, abattue de quatre balles de gros calibre tirées à travers la porte des toilettes de sa salle de bains.
"Notre argument était qu’il aurait dû être reconnu coupable de meurtre, et ensuite condamné à une sentence minimum de quinze ans, et c’est ce que nous souhaitons", a commenté le porte-parole du parquet sud-africain Nathi Ncube, satisfait de la décision de la juge.
Aucun commentaire de la défense
Toute la question est de savoir si l’athlète paralympique, sextuple médaillé d’or, n’avait aucune intention d’homicide, et a agi par maladresse et négligence. Le parquet soutient qu’on ne peut pas prendre Pistorius pour argent comptant seulement parce qu’il affirme n’avoir eu l’intention de tuer personne.
"Cela crée un dangereux précédent pour la jurisprudence nationale dans un pays, qui plus est, affligé par une criminalité élevée. Le précédent créé par le tribunal met la barre très bas, c’en est choquant", a critiqué à l’audience mardi le procureur Gerrie Nel.
Dans un raisonnement en deux temps, entretenant une forme de suspense et de confusion, la juge Masipa a refusé l’appel du parquet concernant la sévérité de la peine, puis accepté l’appel concernant le verdict. Mais dès lors que le verdict serait cassé, la peine pourrait être plus forte.
La procédure sud-africaine interdit de contester l’autorité de la chose jugée et le dossier ne peut pas être rejugé. L’appel doit être uniquement motivé par une erreur d’interprétation de la loi. "Nous ne pouvons faire aucun commentaire maintenant", a réagi à chaud Brian Weber, l’un des membres de l’équipe d’avocats qui défend Pistorius depuis le drame. Le père du champion, Henke, a lui aussi balbutié qu’il ne dirait rien du tout : "Tout est finalisé. La seule chose que je vais dire est que cela n’aurait pas dû aller si loin".
(Avec AFP)
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