Tunisie : Turkish Airlines a racheté l’ancien avion de Ben Ali
Un Airbus 340 initialement destiné au président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali a été vendu à la compagnie Turkish Airlines, après être resté cloué au sol pendant des années en France, a indiqué dimanche Tunisair.
Stationné à Bordeaux, l’A340 a été cédé à la compagnie turque pour un montant de 181 millions de dinars (73 millions d’euros), a déclaré la directrice des relations extérieures de Tunisair, Amal Bourguiba, selon un communiqué rendu public dimanche 4 décembre. La date de la transaction n’a pas été révélée : l’avion était en vente depuis cinq ans et les négociations avec les acheteurs potentiels faisaient l’objet d’une clause de confidentialité, a-t-elle précisé.
Allègement des coûts de Tunisair
Dans son communiqué, la compagnie tunisienne s’est ensuite félicitée d’avoir « enfin réussi à concrétiser la vente de l’avion présidentiel A340 ». « Cette opération permettra à Tunisair d’alléger ses coûts par l’élimination de la charge liée notamment au stationnement de l’avion à Bordeaux », a ajouté la compagnie.
Destiné à Ben Ali, cet A340 était arrivé à l’automne 2010 à Bordeaux-Mérignac afin d’être spécialement aménagé par la société de maintenance aéronautique Sabena Technics. Le dictateur avait toutefois été contraint de quitter le pouvoir quelques semaines plus tard, emporté par la révolution tunisienne, point de départ du Printemps arabe.
Salon, chambre à coucher et sièges business
Selon le quotidien français Sud-Ouest, l’ancien président tunisien n’avait effectué qu’un seul vol sur l’avion, pour le tester en vue de son aménagement.
Tunisair avait remis l’A340 en vente en janvier 2012, en précisant qu’il avait fait l’objet d’un réaménagement classique « de jet pour les convenances de déplacement d’un chef d’État » (salon, chambre à coucher, sièges business), « sans rien de particulier ».
Près de six ans après son départ de Tunisie, Ben Ali vit toujours en exil à Jeddah, en Arabie saoudite.
Un autre A340 ayant appartenu à un chef d’État déchu lors du Printemps arabe reste cloué au sol dans le sud de la France, à Perpignan : celui, luxueux, de l’ancien dictateur libyen Mouammar Kadhafi. Un temps convoité par une société koweïtienne, il reste théoriquement la propriété de la Libye, pays en proie au chaos politique et sécuritaire depuis la chute et la mort de Kadhafi en 2011.
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