RD Congo : 31 morts dans des affrontements entre forces de sécurité et miliciens dans le Kasaï
Au moins 31 personnes ont été tuées dans des affrontements entre des miliciens et des membres des forces de sécurité, survenus vendredi et dimanche dans la région de Tshikapa, dans le centre de la RDC, selon un dernier bilan officiel.
Ces violences qui ont opposé la semaine dernière et se sont poursuivies ce week-end ont fait « 13 morts et 14 blessés dans les rangs des forces de l’ordre » et « 18 morts » du côté de la milice, a affirmé lundi 5 décembre à la télévision publique Hubert Mbingho N’Vula, vice-gouverneur du Kasaï, province dont Tshikapa est la capitale.
Il a ainsi revu à la hausse un premier bilan de 23 morts, dans lequel il faisait état de 10 morts parmi les miliciens.
Selon la nouvelle version officielle, ces violences ont éclaté à la suite d’un conflit de succession coutumière entre un chef traditionnel et son oncle, l’ancien chef Mbau Nkanda, déchu après avoir été désavoué par sa famille.
Conflit de succession entre chefs coutumiers
Dans un premier temps, les miliciens du chef Mbau auraient été pris pour ceux d’un autre chef coutumier local : Kamwina Nsapu, tué en août lors d’une opération militaire après avoir levé une milice contre le gouvernement de Kinshasa au Kasaï-Central, province voisine du Kasaï.
Fin septembre, les hommes de celui-ci avaient réussi à prendre le contrôle de l’aéroport de Kananga, capitale de la province, pendant plusieurs heures, avant d’être délogés au cours d’affrontements qui, avaient fait entre 49 et une centaine de morts.
Selon Claude-Pero Luwara, membre du cabinet du ministre de l’Intérieur, le chef Mbau Nkanka aurait « été initié aux pratiques fétichistes des partisans de Kamwina Nsapu » et ses partisans recourent au « même mode opératoire que ceux de Kamwina Nsapu ».
Affrontements à l’arme blanche
On parvient encore difficilement ce mardi à établir avec certitude l’enchaînement des événements ayant conduit aux affrontements, mais il semble que les miliciens soient parvenus à neutraliser dès vendredi un groupe de policiers et soldats envoyés pour rétablir l’ordre dans un village à une trentaine de kilomètres de Tshikapa.
Plusieurs représentants des forces de l’ordre auraient alors été « massacrés à l’arme blanche », par les miliciens qui seraient parvenus ainsi à s’emparer de leurs armes, selon une source administrative locale de l’AFP.
Dans la nuit de samedi à dimanche, et une bonne partie de la journée de dimanche, des combats ont eu lieu à Tshipaka même, selon des témoins. Sans donner plus de détail, le vice-gouverneur a affirmé à la télévision lundi que l’ordre public avait été rétabli.
Ces affrontements surviennent dans un climat politique tendu en RDC à deux semaines de la fin du mandat du président Joseph Kabila.
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