UMP : Bruno Le Maire, l’émancipé
Sarkozy le surnommait ironiquement Bac +18. Mais, fort de son excellent score à l’UMP, ce surdiplômé se rebiffe. Et vise désormais beaucoup plus haut.
En obtenant la deuxième place avec 29,18 % des voix dans la course à la présidence de l’Union pour un mouvement populaire (UMP), Bruno Le Maire a créé la surprise, même s’il n’est pas parvenu à mettre Nicolas Sarkozy en ballottage. Il a aussi fait coup double : en se hissant au niveau des vieux barons, Alain Juppé et François Fillon, il leur a ravi le statut d’alternative à l’ancien président.
Et a durablement surclassé les quadras ambitieux qui se sont rangés derrière le chef : Laurent Wauquiez ou Nathalie Kosciusko-Morizet, respectivement nommés secrétaire général et vice-présidente du parti.
>> Lire "Sarkozy : les barons de l’UMP défient le boss"
Désireux de casser son image lisse de fort en thème (Normale Sup, ENA), celui que Sarkozy surnommait Bac +18 a arpenté toutes les fédérations UMP pendant cinq mois, incarnant une droite assumée, mais pas extrême. Hostile au changement de nom de son parti et critiquant la dérive droitière de l’ex-président, il a répété qu’il entendait "tirer un trait sur les scandales financiers" et "en finir avec les chroniques judiciaires". Ce qui lui a valu l’appui de 59 parlementaires et beaucoup de méchancetés de la part du clan Sarko.
Sur le thème "le renouveau, c’est Bruno", il est sorti de l’anonymat dans lequel il était confiné malgré un ministère brillant à l’Agriculture et la publication de six livres pour dire ce que lui, "homme libre", entendait proposer à ses camarades de l’UMP d’abord, et aux Français ensuite.
Parer aux coups fourrés sarkozystes
Certes, il a accepté d’accompagner Sarkozy en Allemagne, le 8 décembre, au Congrès de la CDU d’Angela Merkel, mais il refuse toute responsabilité dans l’appareil dirigeant de l’UMP, où certains de ses amis figureront au nom de l’unité… et pour parer aux coups fourrés sarkozystes.
Il veillera à ce que la primaire se déroule en toute transparence. On a cru quelque temps qu’il roulait pour Alain Juppé, candidat déclaré à l’Élysée, avec lequel il partage certaines idées. Mais il n’écarte pas l’idée de s’y présenter lui aussi. Qu’on se le dise : s’il n’est pas sur la ligne de départ de la présidentielle de 2017, il fera tout pour s’y trouver en 2022. Bruno Le Maire attend son heure.
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