Tunisie : Mohamed Ennaceur… pour eux, c’est lui

"Je serai un président rassembleur." À peine élu au perchoir de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) par 176 voix sur 217, Mohamed Ennaceur, 80 ans, se place au-dessus des clivages politiques qui pourraient menacer la bonne marche du nouveau Parlement tunisien.

L’élection de ce vieux sage n’est pas une surprise. Le nom du fondateur du Festival international de musique symphonique d’El-Jem (Centre) circulait déjà depuis quelques jours. Mais en obtenant une majorité écrasante, incluant les suffrages de ses rivaux d’Ennahdha, le vice-président de Nidaa Tounes – parti qui a remporté les législatives – prend la dimension d’une figure fédératrice et consensuelle.

Un long parcours international

Rien d’étonnant pour l’ancien ministre, qui est passé à une seconde étape de sa vie politique après la révolution. Chargé, par trois fois, du portefeuille des Affaires sociales sous Habib Bourguiba et au sein des gouvernements Mohamed Ghannouchi et Béji Caïd Essebsi après le 14 janvier 2011, il a su cette même année apaiser les tensions entretenues par les syndicats par d’habiles négociations. Pressenti pour être chef de l’exécutif provisoire en décembre 2013, il a rejoint Nidaa Tounes en février 2014.

Discret et apprécié pour sa pondération, cet homme féru d’art a mené un long parcours international. Après avoir dirigé la mission permanente de la Tunisie auprès de l’Office des Nations unies à Genève, il poursuit en 2000 sa carrière comme consultant international puis coordonne les activités du Pacte mondial de l’ONU pour la Tunisie. Président de l’Association de droit social et de l’Institut de l’audit social de Tunisie, il est également actif auprès d’instances internationales traitant de questions sociales et du monde du travail.