Centrafrique : l’ONU dit avoir identifié 41 Casques bleus soupçonnés d’agressions sexuelles

L’ONU a rendu les conclusions de son enquête sur les accusations d’agressions sexuelles en Centrafrique visant des Casques bleus de la Minusca. 41 soldats – des Gabonais et des Burundais – sont mis en cause, pour des faits qui auraient été commis entre 2014 et 2015 dans la préfecture de Kémo, au centre du pays.

Des Casques bleus de la Minusca en patrouille dans Bangui © Jerome Delay/AP/SIPA

Des Casques bleus de la Minusca en patrouille dans Bangui © Jerome Delay/AP/SIPA

Publié le 5 décembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Menée sur quatre mois avec l’appui des polices burundaises et gabonaises, l’enquête, qui s’appuie principalement sur des témoignages de victimes présumées, vise 16 soldats gabonais et 25 soldats burundais.

« Les Nations unies ont transmis le rapport d’enquête aux deux États membres, y compris les noms des présumés responsables identifiés, et ont réclamé que des poursuites judiciaires appropriées soient engagées », a précisé à l’AFP le porte-parole de l’ONU Stéphane Dujarric.

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139 victimes présumées

Les premières évocations d’agressions avaient fait surface au mois de mai dernier. Elles portaient alors sur des abus commis en 2014 et 2015 à Dekoa, dans la préfecture de Kémo au nord-est de Bangui, où stationnaient les contingents visés par l’enquête.

Les enquêteurs ont recueilli les témoignages de 139 victimes présumées. 25 d’entre elles sont mineures. Huit demandes en reconnaissance de paternité ont également été faites, dont six par des mineures. Les suspects ont quand à eux été confondus à l’aide de photos par 45 victimes présumées.

Cependant, 83 cas examinés au cours de l’enquête menée par les services internes de l’ONU n’ont pas été en mesure d’identifier leurs agresseurs ou de fournir des preuves probantes. Une note rédigée par le chef du département disciplinaire des Nations unies et consultée par l’agence Reuters suggère que plusieurs accusations étaient similaires et semblaient motivées par des considérations financières. « Plusieurs plaintes se sont avérées presque identiques, manquaient de détails ou s’effondraient rapidement par manque de preuves concrètes. Comme si les victimes présumées avaient mémorisé un script », précise la note.

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44 accusations en 2016

Ce n’est pas la première fois que les Casques bleus sont visés par de telles accusations. Dans son dernier rapport annuel, le secrétaire général de l’organisation onusienne, Ban Ki Moon, recensait au moins 69 cas d’agressions sexuelles commises par des Casques bleus en 2015, dont la moitié dans deux missions seulement : la Minusca, en place depuis 2014, et la Monusco en République démocratique du Congo. 44 nouvelles accusations viennent rallonger la liste en 2016.

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Les suites judiciaires de cette affaire sont désormais entre les mains du Gabon et du Burundi, libres de mener des enquêtes complémentaires et de sanctionner pénalement leurs ressortissants s’ils sont reconnus coupables.

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