Maroc : Mohamed Alami Lazraq, de l’immobilier à l’art contemporain
Jean Pigozzi, Jean-Paul Blachère, Marc Ladreit de Lacharrière, Lionel Zinsou, Sindika Dokolo… On ne compte plus les hommes d’affaires qui ont développé une collection d’art en parallèle de leurs activités. Portrait de l’un d’entre eux, Mohamed Alami Lazraq, PDG du groupe immobilier marocain Alliances.
« Il y a beaucoup de jeunes artistes que je suis de près, il ne faut pas attendre qu’une oeuvre d’art soit connue mondialement pour l’acheter, cela demande du flair, comme pour l’achat d’un terrain » explique le PDG du groupe créé en 1994.
Cet ancien architecte de 66 ans qui a commencé sa collection d’art contemporain – en majorité africain et marocain – il y a une quarantaine d’années a inauguré début novembre à Marrakech, en pleine COP22, le MACAAL (Musée d’Art Contemporain Africain Al Maaden), « le premier musée d’art contemporain africain en Afrique », après avoir ouvert en 2013 un parc de sculptures géantes dans la même zone d’Al Maaden, luxueux complexe de villas et d’hôtels.
Les œuvres africaines ont la cote
« Notre programmation est pleine pour les deux prochaines années » assure-t-il. Lazraq s’est constitué ces dernières années une équipe dédiée à gérer sa collection, qu’accompagne également son fils. En autant d’années, il a pu constater la montée en valeur des œuvres africaines, comme celles du Béninois Romuald Hazoumé ou de l’Ivoirien Frédéric Bruly Bouabré.
« Des tableaux comme ceux de Chéri Samba qui valaient 5 000 euros il y a dix ans sont aujourd’hui estimés à 50 000. Depuis 15 ans, cela a pris beaucoup d’ampleur, ça s’est professionnalisé, une dizaine de salles de ventes ont ouvert ici ».
Quand passion et intérêts se conjuguent
Si l’achat d’œuvres s’apparente pour lui à la constitution d’un patrimoine, – sa collection approcherait les 2 000 pièces -, impensable cependant de s’en séparer. Même s’il compte bien en échanger certaines avec de grands musées internationaux pour en faire venir d’autres de grande valeur au MACAAL, et ainsi donner plus de valeur à sa propre collection. Ce qu’il a commencé à initier avec l’Institut du monde arabe à Paris ou en tissant des liens avec les fondations Zinsou et Blachère, précurseurs dans l’art contemporain africain.
Découvrir nos portraits de Janine Kacou Diagou, Kamel Lazaar, Matthias Leridon et Nahim Suti, dans notre édition datée du 11 décembre, n°2918.
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