La start-up africaine de la semaine : Ping !, la compagnie de taxis qui veut révolutionner le transport à Dakar

Le projet de taxis à carburant alternatif ambitionne de changer le visage traditionnel des taxis dakarois. Objectif : faire moins cher, plus propre, plus sûr.

A Dakar, le 3 février 2014. © Sylvain Cherkaoui pour Jeune Afrique

A Dakar, le 3 février 2014. © Sylvain Cherkaoui pour Jeune Afrique

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Publié le 7 décembre 2016 Lecture : 3 minutes.

Contribuer à la modernisation du vétuste parc de taxis de la capitale sénégalaise, à la lutte contre la pollution qui l’asphyxie et surtout, gagner des parts de marché. Voilà les raisons qui ont poussé Adam Martel Brown à créer Ping !, une compagnie de taxis à carburant alternatif, à savoir un mélange d’éthanol et de pétrole.

À l’en croire, ce service sera lancé à Dakar en janvier, pour une mise en place complète mi-février. Les voitures de la compagnie seront hybrides, donc moins polluantes, et consommeront 50 à 75% moins de carburant que les autres.

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« Plus de 45% des 25 000 taxis dakarois sont bien en-dessous de la norme et contribuent énormément à la pollution de l’environnement dans le pays, poursuit Adam Martel Brown. Bien entendu, notre ambition serait l’élimination complète de la pollution, mais nous restons réalistes, et espérons, au moins, une prise de conscience sur les avantages de l’énergie propre ».

Le Uber du Sénégal ?  

Ce modèle de compagnie de taxis à carburant alternatif – une première au Sénégal – entend démarrer avec une flotte composée de 15 à 30 véhicules et une trentaine d’employés. Une quinzaine d’autres collaborateurs seront mis à contribution à temps partiel, l’objectif étant de passer, tous les ans, à une augmentation de 10 à 15% du personnel sur trois ans.

Au total, pas moins de 250 000 dollars seront investis pour que la compagnie puisse voir le jour, ambitionne Adam Brown. Rêve-t-il d’être le Uber du Sénégal ? « La seule chose que nous avons en commun avec lui c’est le système on demand, répond Adam Brown. Nos prix seront toujours fixes et moins chers alors que ceux d’Uber sont plutôt dynamiques. Mais, notre souhait, évidement, c’est d’être identifié comme étant le Uber de l’Afrique ».

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Un modèle économique incertain

Malgré les ambitions importantes (y compris celles de de se développer dans d’autres pays), Adam Brown reste toutefois très flou sur les détails, sur l’identité des investisseurs dans The Marbro Group, la structure juridique qui porte le projet Ping !, comme sur le modèle économique. Le fondateur indique juste que, sur le plan stratégique, l’objectif de Ping ! est d’atteindre l’équilibre financier dès la première année. « Parler d’objectifs relatifs aux parts de marché est difficile car nous ambitionnons de créer une nouvelle demande en dehors des usagers des taxis actuels. Nous ne nous imposons donc pas de cible particulière. »

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S’imposer sur le segment taxi ne sera pas pour autant chose aisée. À Dakar, ce marché est déjà en surchauffe, au point que la délivrance des licences d’exploitation est aujourd’hui gelée par le gouvernement. Adam Brown et ses équipes le savent parfaitement. Ainsi pour faire la différence, mise-t-il sur une offre de service résolument différent de ce qui se fait jusqu’ici sur le marché, en termes de confort, de sécurité, et de tarif.

La fin du wakhaalé ?

De fait, le spectacle de taxis qui ne payent pas de mine, accompagné d’interminables exercices de wakhaalé’ (« marchandage » en wolof), entre clients et conducteurs, fait aujourd’hui partie du décor des rues de Dakar et de sa grande banlieue.

Un marchandage, cause « d’une très grosse perte de temps », assure Adam Brown, lui-même ancien spécialiste financier dans l’armée américaine et analyste financier au département de la Justice américain.

« Le secteur touristique sénégalais est assez actif, et pourtant, il ne faut pas plus de cinq minutes à la sortie de l’aéroport Léopold-Sédar-Senghor de Dakar pour constater que le transport public a besoin d’une révision massive », indique ce Sénégalo-Américain.

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