Ghana : qui sont les sept candidats à l’élection présidentielle du 7 décembre ?
Les électeurs ghanéens sont appelés à se présenter aux urnes mercredi 7 décembre afin d’élire le successeur du président John Dramani Mahama, lui-même en course pour un second mandat.
Le scrutin devrait certes se jouer entre le président sortant John Dramani Mahama, dont le bilan économique fait débat, et son principal rival, Nana Akufo-Addo, cependant les autres candidats ont une carte à jouer. Tour d’horizon des prétendants.
John Dramani Mahama, le président sortant
À 58 ans, Mahama briguera mercredi un second mandat à la tête du Ghana. L’ancien vice-président du pays s’est vu propulser au pouvoir en juillet 2012 après la mort subite de l’ancien chef d’État, John Atta Mills. Élu six mois plus tard lors des élections du 7 décembre 2012, le candidat du Congrès démocratique national présente un bilan en demi-teinte.
Économiquement, le Ghana a connu des jours meilleurs. La croissance tourne au ralenti et la dette s’est considérablement creusée au cours de son mandat. La chute des cours du pétrole et la dépréciation du cédi, la monnaie ghanéenne, viennent compléter un bilan plus que contestable du point de vue économique. Plébiscité par son parti avec 95 % des voix pour porter à nouveau la candidature du CDN, John Mahama a donc préféré axer sa campagne sur la consolidation du secteur privé, marqué par plusieurs créations d’emplois, et l’élargissement de la couverture santé impulsé par son administration.
Le candidat sortant a par ailleurs dû faire face à de nombreuses accusations de corruption lancées par l’opposition et son principal rival, Nana Akufo-Addo.
Nana Akufo-Addo, le rival
Du haut de ses 72 ans, ce juriste de formation et rival emblématique du Président est probablement l’adversaire le plus sérieux de ce dernier. Fils de l’ancien chef de l’État Edward Akufo-Addo (1970-1972), le leader du Nouveau parti patriotique (NPP), principal parti d’opposition, a mené une campagne agressive, multipliant les accusations de corruption à l’égard du président sortant.
Déjà candidat à la présidentielle de 2008, il échoue face à John Atta Mills après avoir pourtant remporté le premier tour. Il connaîtra en 2012 son second revers présidentiel face à l’actuel président du Ghana, élu d’une courte tête (50% contre 48% pour Akufo-Addo).
Le candidat du NPP a évidemment axé sa campagne sur le bilan économique du président Mahama, qu’il accuse notamment d’avoir fait exploser le chômage des jeunes. Une courbe que le doyen des candidats a promis d’inverser grâce à un programme porté par le slogan « un quartier, une usine ».
Nana Konadu Agyeman-Rawlings, l’ex-première dame
Seule femme en lice pour cette élection, Nana Konadu Agyeman-Rawlings fut la première dame du Ghana de 1982 à 2001, pendant les 19 ans de présidence de son mari, Jerry Rawlings, arrivé au pouvoir après le coup d’État de décembre 1981.
Affiliée au Congrès démocratique national (CDN) fondé par son mari, père du multipartisme au Ghana, Nana Konadu Agyeman-Rawlings claque la porte du CDN en 2008 lorsqu’elle perd l’investiture du parti face au futur président John Atta Mills.
Aujourd’hui candidate pour le Parti démocratique national, la formation qu’elle a créée, l’ancienne Première dame a fait campagne sur le thème de l’éducation. Elle en a profité pour écorner le bilan du président sortant en la matière, ainsi que sur le manque de progrès concernant la situation des femmes. Une thématique sur laquelle elle est très engagée.
Ivor Kobina Greenstreet, le panafricaniste
Avocat de formation, Ivor Kobina Greenstreet a créé la surprise en janvier dernier en remportant largement la primaire face à Samia Nkrumah, fille du père de l’indépendance du Ghana, Kwame Nkrumah.
Candidat du Convention’s People Party (PCP), le plus ancien parti ghanéen, dont il est député depuis 1996, Ivor Kobina Greenstreet a fait campagne sur les thématiques de la jeunesse, de la justice sociale et du panafricanisme, dans la droite lignée des idées de Kwame Nkrumah. Présenté comme progressiste, Ivor Kobina Greestreet a notamment inscrit au centre de son programme le meilleur partage des ressources naturelles du Ghana. Premier candidat à mobilité réduite d’un scrutin au Ghana, l’avocat de formation est contraint de vivre dans un fauteuil roulant depuis un accident de voiture en 1997.
Papa Kwesi Nduom, l’homme d’affaires
Déjà candidat en 2008 et 2012, l’ancien ministre de l’Énergie du président Kufuor (2001-2008) participe à nouveau au scrutin. Représentant de son propre parti, le Progressive People’s Party, il s’est également distingué pour ses nombreuses attaques envers le gouvernement de John Dramani Mahama qu’il accuse de corruption.
Papa Kwesi Nduom a longtemps vécu au États-Unis, dans le Minnesota, où il a fait carrière dans l’entreprise Deloitte Touche, multinationale spécialisée dans le consulting et l’audit, avant de rejoindre le milieu de la politique au Ghana en 1997.
Jacob Osei Yeboah, l’indépendant
Unique candidat indépendant du scrutin, cet ingénieur de formation s’est présenté comme le candidat de la modernisation du Ghana. Citant tour à tour Mandela, Martin Luther King ou Gandhi, celui que l’on surnomme « JOY » (joie en anglais) s’était déjà présenté à l’élection de 2012 mais n’avait recueilli que 1% des voix. A 44 ans, Jacob Osei Yeboah a encouragé les Ghanéens à voter pour lui, assurant au site GhanaWeb que « les monstres qui menacent la paix au Ghana sont les partis politiques« , jouant ainsi de son statut de candidat indépendant.
Edward Nasigri Mahama, l’homme de la terre
Ancien gynécologue, Edward Nasigiri Mahama souhaite remettre l’agriculture au cœur de l’économie ghanéenne. À 71 ans, le néophyte politique a centré son programme sur le thème de l’autosuffisance agricole.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...