Burkina Faso : le Parlement lève l’immunité de Salifou Sawadogo, député du CDP

Les parlementaires burkinabè ont autorisé à l’issu d’un vote secret, mardi 6 décembre, la levée de l’immunité du député Salifou Sawadogo, membre du Congrès pour la démocratie et le Progrès (CDP), le parti de l’ancien président Blaise Compaoré en exil depuis sa chute en 2014.

Scène de rue à Ouagadougou pendant le coup d’État au Burkina Faso, le 18 septembre 2015. © Theo Renaut/AP/SIPA

Scène de rue à Ouagadougou pendant le coup d’État au Burkina Faso, le 18 septembre 2015. © Theo Renaut/AP/SIPA

Publié le 7 décembre 2016 Lecture : 2 minutes.

L’ancien ministre de l’Emploi puis de l’Environnement est visé par une enquête de la justice militaire car il est soupçonné d’avoir participé au coup d’État de septembre 2015 du général Diendéré contre la Transition.

Selon un communiqué de l’Assemblée national, c’est « à l’issue d’un vote au bulletin secret, (que) les députés ont autorisé par 86 voix pour et 33 contre, zéro abstention et 4 nuls, la levée de l’immunité parlementaire du mis en cause par la justice militaire dans le cadre du coup d’État de septembre 2015″. En dépit de cette décision, le député Sawadogo va continuer à exercer sa mandature, conformément au règlement du Parlement, jusqu’à ce qu’il fasse l’objet d’une inculpation avec mandat de dépôt.

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85 personnes inculpées

Quatrième vice-président du CDP, Sawadogo est dans la ligne de mire de la justice militaire qui le suspecte de connivence avec les auteurs présumés du coup d’État de la mi-septembre 2015 contre la Transition. L’enquête judiciaire sur le putsch du général Gilbert Diendéré et de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP) a permis jusqu’à présent l’inculpation de 85 personnes, dont plusieurs restent en liberté. La justice militaire a entendu 275 parties civiles et 29 témoins.

Notre décision n’est pas un acharnement contre la personne du mis en cause, explique Me Sankara, 1er vice-président de l’Assemblée nationale

« L’honorable Salifou Sawadogo a été dénoncé par ses camarades de parti. Il est établi au regard des informations transmises à l’Assemblée par la justice militaire que notre collègue a organisé des jeunes qui ont saccagés des domiciles privés », a expliqué à Jeune Afrique Me Bénéwendé Stanislas Sankara, premier vice-président de l’Assemblée nationale.

« Ces biens privés incendiés ont appartenu aux leaders du parti actuellement au pouvoir, le Mouvement pour peuple et le progrès (MPP), comme le domicile de l’actuel président de l’Hémicycle, Salif Diallo ou encore celui de l’activiste Safiatou Lopez. Au regard de la synthèse de ces éléments en plénière, les députés ont estimé qu’il (Salifou Sawadogo) devait répondre. Mais, cela n’en fait pas un coupable et notre décision n’est pas un acharnement contre la personne du mis en cause », a poursuivi Me Sankara

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Le CDP dénonce une procédure commanditée

Sawadogo est un membre influent du CDP. La levée de son immunité parlementaire a provoqué un tollé dans sa famille politique. Contacté par Jeune Afrique, le président par intérim du parti, Achille Tapsoba, proteste vigoureusement contre cette situation.

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« Nous dénonçons une procédure commanditée contre un cadre de notre parti. Nous subissons une justice sélective, et la question aujourd’hui est de savoir à quel genre de justice nous avons à faire ? », a-t-il fait savoir.

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