Libye : affrontements entre milices à l’est du pays pour le contrôle des installations pétrolières
Les forces pro-gouvernementales de Tobrouk, ville portuaire de la région pétrolière située à l’est de la Libye, ont repoussé une offensive d’un groupe d’insurgés armés ce mercredi 7 décembre.
Selon les déclarations de sources militaires à l’AFP, l’offensive aurait été lancée par un ensemble de milices liées à la Brigade de défense de Benghazi, et qui auraient été rejointes par des tribus de l’Est. Ces groupes armés tentent de reconquérir des installations du croissant pétrolier libyen, passé sous contrôle des autorités basées dans l’est du pays.
L’offensive intervient après plusieurs mois de calme dans la région. Les assaillants auraient brièvement pris le contrôle de la ville de Ben Jawad avant d’être repoussés par les milices de l’auto-proclamée Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar.
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Mais des informations contradictoires circulent puisque le colonel Moftah al-Magarief, commandant des troupes chargées par Khalifa Haftar de surveiller et protéger les installations pétrolières, assure qu’il n’y a eu « aucun affrontements direct sur le terrain avec les attaquants qui ont atteint [mercredi] la petite ville de Ben Jawad ».
Division entre l’ANL et le GNA
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Les insurgés s’opposent depuis plusieurs mois aux forces commandées par le général Khalifa Haftar, lié au gouvernement parallèle basé dans l’est et qui conteste l’autorité du gouvernement d’union nationale (GNA) basé à Tripoli.
Les troupes de l’ANL s’étaient emparées en septembre des quatre principaux sites pétroliers du nord-est du pays : Zoueitina, Brega, Ras Lanouf et Al-Sedra, qui assuraient l’essentiel des exportations libyennes d’or noir et qui étaient jusqu’alors contrôlés par des contingents favorables au GNA.
Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye se déchire entre le GNA de Fayez al-Sarraj, et les forces dissidentes de l’Est. L’offensive de ce mercredi intervient au lendemain de la victoire des forces loyales au GNA à Syrte contre l’État Islamique qui a ainsi perdu son principal point d’appuis dans le pays.
Pour faire face à ces difficultés, la Libye tente de relancer son secteur pétrolier, principale ressource économique pays. Sa production de brut a été divisée par cinq depuis 2010, alors que le pays dispose des plus importantes réserves pétrolières d’Afrique. Elles sont estimées à 48 milliards de barils.
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Les autorités libyennes non reconnues ont annoncé mercredi avoir remis la gestion des principaux terminaux pétroliers du pays, dont elles se sont récemment emparées, à la Compagnie nationale du pétrole. Les forces affiliés au général Haftar continuent cependant d’en assurer la surveillance.
Les forces des autorités parallèles basées dans l’est de la Libye ont annoncé lundi avoir pris un troisième terminal pétrolier à une milice loyale au gouvernement d’union (GNA) reconnu par la communauté internationale, après s’être emparées de deux autres terminaux ce week-end.