Tchad : onze opposants arrêtés pour avoir manifesté ont été relâchés

Onze opposants au régime d’Idriss Déby Itno, arrêtés au mois de novembre lors d’une mobilisation de l’opposition, ont été relâchés au Tchad, a-t-on appris ce mercredi de source judiciaire.

Marché du Mille à N’djamena, en février 2012. © Abdoulaye Barry pour JA

Marché du Mille à N’djamena, en février 2012. © Abdoulaye Barry pour JA

Publié le 7 décembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Les onze opposants au régime d’Idriss Déby Itno, dont les chefs de partis Mahamat Bahr Bechir et Gapili Godebne, ont été libérés pour « infraction non constituée » sur décision du Tribunal de première instance de N’Djamena, a appris l’AFP mercredi 6 décembre de source judiciaire.

Poursuivis pour « participation à un attroupement non autorisé », ils avaient été arrêtés le 17 novembre à N’Djamena lors d’une marche non autorisée du Front d’opposition nationale pour l’alternance et le changement (Fonac), coalition de partis de l’opposition.

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« Le juge a accédé à la demande d’une dizaine d’avocats qui ont fait valoir que l’accusation ‘d’attroupement non armé’ ne [ouvait] pas leur être imputée, car tous ont été appréhendés soit dans une voiture, soit sur une moto. Tous ont plaidé non coupables et n’ont pas reconnu les faits qu’on leur reprochait », a commenté le leader de l’opposition, Saleh Kebzabo, dans un e-mail envoyé à la presse.

Des syndicalistes interdites de manifester

La veille, mardi 06 décembre, des femmes syndicalistes ont elle aussi été empêchées de se réunir dans la capitale. Selon l’AFP, des policiers à bord de quatre véhicules lourdement armés auraient pris d’assaut, dès le petit matin, la Bourse du travail, avec l’ordre de ne laisser entrer personne.

Lundi 05 décembre, une centaine de femmes avaient pu se réunir au siège de l’Union des syndicats du Tchad (UST). « Au Tchad, aucune marche pacifique n’est autorisée sauf si c’est pour applaudir le président Déby », a déploré une manifestante citée par le site d’information TchadInfos.

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Syndicats, opposition et société civile dénoncent la mauvaise gestion du pays et les mesures d’austérité imposées par le gouvernement après l’investiture d’Idriss Déby Itno à un cinquième mandat. Ces mesures portent principalement sur une restructuration des services de l’État, mais certaines touchent directement les Tchadiens, comme la révision des critères d’attribution des bourses des étudiants, la baisse des indemnités des chefs traditionnels, ou la réduction de 80% des indemnités de toutes les personnes nommées par décret.

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