Maroc : pas de prison pour les deux mineures poursuivies pour homosexualité
Âgées de 16 et 17 ans, les deux jeunes filles étaient soupçonnées de s’être embrassées sous le toit d’une maison et avaient été arrêtées et placées en détention à Marrakech le 27 octobre dernier.
Conformément au code pénal marocain, les adolescentes risquaient une peine de six mois à trois ans d’emprisonnement pour « un acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe. » Suite à leur arrestation, les jeunes filles avaient reçu le soutien de différentes associations dont l’Union féministe libre qui a condamné « vivement l’arrestation des deux filles, ainsi que le traitement qu’elles subissent actuellement au sein de la prison » dans un communiqué diffusé sur la page Facebook du groupe.
« Forcées à signer » leurs aveux
Les jeunes filles ont été remises à leur famille, qui n’avaient pas accès à elles pendant leur incarcération provisoire, et « n’auront ni peine de prison, ni sursis », s’est réjoui vendredi 9 décembre un de leurs avocats, après leur relaxe prononcée par le tribunal de Marrakech. La défense des adolescentes a affirmé qu’on les avait « forcées à signer » leurs aveux, alors qu’elles soutiennent que « leur relation était amicale. »
Les militants marocains entendent poursuivre la mobilisation contre l’article 489 et obtenir la fin de la criminalisation de l’homosexualité au Maroc. Un combat dont « chaque Marocain devrait se sentir concerné et préoccupé » dit Sarah Leah Whitson, directrice du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord de Human Rights Watch, qui espère que « ce verdict sera le dernier épilogue de cette affaire, que ces deux adolescentes n’auraient jamais dû avoir à vivre. »
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