Le Pentagone confirme la mort du Franco-Tunisien Boubaker El Hakim, un cadre de l’État islamique

La coalition militaire menée par les États-Unis pour combattre le groupe État islamique a tué le 26 novembre un cadre de l’organisation jihadiste, Boubaker El Hakim, dans un bombardement aérien mené à Raqa, en Syrie, a indiqué le Pentagone samedi 10 décembre.

Boubaker El Hakim (à droite) dans une vidéo  de propagande mise en ligne par l’État islamique le 18 décembre 2014. © Capture d’écran/France24/YouTube

Boubaker El Hakim (à droite) dans une vidéo de propagande mise en ligne par l’État islamique le 18 décembre 2014. © Capture d’écran/France24/YouTube

Publié le 12 décembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Ce Franco-Tunisien de 33 ans était « un cadre de l’EI et un terroriste de longue date qui avait des liens étroits avec d’autres jihadistes français et tunisiens », a expliqué un porte-parole du ministère américain de la Défense, Ben Sakrisson, dans un courriel à l’AFP. Sa mort « prive l’EI d’un cadre clé impliqué depuis longtemps dans la préparation et l’organisation d’opérations extérieures et affaiblit sa capacité à mener des attaques terroristes ».

En lien avec des attentats en Tunisie et en France

La mort de ce jihadiste avait d’abord été annoncée le 2 décembre sur le compte Twitter d’un collectif syrien d’opposants au régime de Bachar al-Assad. Mais cette information n’a été confirmée officiellement par le Pentagone que le 10 décembre.

Né à Paris, Boubaker El Hakim est une figure de l’islamisme violent bien connue de l’antiterrorisme français depuis une dizaine d’années, qui a d’abord combattu dans les rangs d’Al-Qaïda en Irak, à partir de 2003-2004, avant de rallier l’EI. Il a revendiqué l’assassinat en 2013 des opposants tunisiens Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi à Tunis.

Il avait été condamné en mai 2008 à Paris à sept ans de prison ferme, avec une période de sûreté des deux tiers, dans le procès de la filière dite des « Buttes-Chaumont » qui envoyait de jeunes Parisiens faire le jihad en Irak dans les années 2000. Il avait été libéré en janvier 2011.

À l’époque, il apparaissait comme l’un des organisateurs de cette filière au côté d’un « émir » autoproclamé, Farid Benyettou. Parmi leurs émules figurait Cherif Kouachi, l’un des deux frères qui ont commis l’attentat contre le journal satirique Charlie Hebdo le 7 janvier 2015 (12 morts). Les enquêteurs français s’interrogent sur son rôle dans la série d’attentats perpétrés en France depuis 2015, selon une source proche de l’enquête.

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Une de ses sœurs mise en examen à Paris

Une de ses sœurs, âgée de 32 ans, suspectée d’être partie en Syrie avec son enfant en 2015 et arrêtée mardi, a par ailleurs été mise en examen à Paris et incarcérée provisoirement pour « association de malfaiteurs terroriste » et pour « soustraction d’un parent à ses obligations légales », a appris samedi l’AFP de source judiciaire française.

Deux autres membres de l’entourage familial de Boubaker El Hakim, une autre sœur et la mère de l’épouse du demi-frère du jihadiste, avaient également été mis en garde à vue, puis relâchés le 9 décembre, « sans charges retenues contre elles à ce stade des investigations », selon cette même source.

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