Boko Haram attaque deux villes et une cimenterie Lafarge dans le nord-est du Nigeria

Le groupe islamiste Boko Haram a attaqué jeudi deux nouvelles localités du nord-est du Nigeria, menant au passage un raid qui n’a pas fait de victime sur une cimenterie du groupe français Lafarge.

Abubakar Shekau (c), le leader de Boko Haram, en octobre 2014. © AFP

Abubakar Shekau (c), le leader de Boko Haram, en octobre 2014. © AFP

Publié le 4 décembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Boko Haram poursuit ses raids dans le nord-est du Nigeria. Jeudi 4 décembre, des membres de l’organisation terroriste s’en sont pris à la ville de Bajoga, dans l’État de Gombe, dont ils ont été chassés par l’armée, avant de se retourner contre la ville d’Ashaka, non loin, où ils ont attaqué l’usine du cimentier français Lafarge, déjà visitée le 4 novembre. Les attaques de jeudi, lors desquelles des banques ont été pillées, de nombreux véhicules et des médicaments volés, ressemblent à un raid "de ravitaillement" du groupe islamiste.

Si aucune victime n’est à déplorer au sein de l’usine, on ignore pour l’instant le bilan des attaques menées par les insurgés islamistes contre les villes de Bajoga et Ashaka, où des affrontements les ont opposés à l’armée. Ce nouveau raid fait suite à une double attaque meurtrière lancée lundi sur les capitales régionales de Maiduguri et Damaturu, deux grandes villes du Nord-Est, épicentre de l’insurrection islamiste.

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Bataille avec les forces de l’ordre

Jeudi, des dizaines d’hommes armés, en treillis, sont entrés dans Bajoga à bord d’un convoi de 20 véhicules vers 07h00 du matin (06h00 GMT). Les assaillants, qui scandaient "Allahu Akbar !" ("Dieu est grand!") se sont mis à tirer dans tous les sens et ont brûlé un commissariat de police, avant d’engager une bataille avec les forces de l’ordre qui a duré trois heures. "Ils ont attaqué deux banques et mis le feu aux sièges des partis politiques, ainsi qu’à une partie des locaux de l’administration", a déclaré Babani Ashiru, un témoin.

Des renforts de troupes ont été envoyés de Gombe, capitale de l’Etat éponyme, située à une soixantaine de kilomètres de là, et un avion a bombardé les insurgés, les forçant à quitter Bajoga.

Les islamistes présumés se sont alors dirigés vers Ashaka, à cinq kilomètres de là, faisant sauter un pont, sur la route, pour bloquer les renforts. Dans la ville d’Ashaka, où les assaillants sont entrés en tirant dans tous les sens, il y a eu de brefs échanges de tirs avec l’armée, mais les soldats ont rapidement battu en retraite. Puis les insurgés "se sont dirigés vers l’usine de ciment", a déclaré Samail Adnan, un habitant.

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>> Lire aussi notre reportage : La drôle de guerre du Cameroun contre Boko Haram

Des 4×4 et des médicaments volés

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L’usine Lafarge d’Ashaka, qui date de 1974, est la plus grande cimenterie du nord du Nigeria. Elle emploie environ 500 personnes, parmi lesquels des expatriés, dont on ignore le nombre. "Quand nous avons entendu que (les islamistes) étaient à Bajoga, nous avons évacué l’usine", a déclaré un employé de la cimenterie sous couvert d’anonymat. "Ils ont pris plusieurs véhicules 4×4, ils se sont aussi rendus dans la clinique de l’usine où ils ont volé une ambulance et des médicaments", a-t-il ajouté, avant de préciser que "personne n’a été blessé".

"Des troubles se sont produits dans la zone de l’usine et les assaillants ont été repoussés par les forces militaires", a pour sa part déclaré une porte-parole de Lafarge depuis Paris. "Il n’y a ni victimes ni dégâts dans l’usine" qui "continue de tourner", a-t-elle ajouté. Le mois dernier, les islamistes avaient volé dans cette même usine une quantité très importante de dynamite, habituellement utilisée dans les carrières, et des véhicules. Mais le personnel avait également pu être évacué avant l’arrivée des insurgés.

(Avec AFP)

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