Mali : trois civils enlevés près de Ménaka par des hommes armés
Trois civils maliens d’une même famille ont été enlevés par des hommes armés dans une localité proche de Ménaka, dans le nord-est du Mali, près de la frontière avec le Niger. Leur rapt n’a pas été revendiqué.
Les trois civils, partis en voiture de Ménaka, étaient en route pour Bani Bangou, au Niger. Selon leur chauffeur, qui a échappé à l’enlèvement, leur voiture a été bloquée par des hommes armés vers la localité d’Inekar, à environ 80 km à l’est de Ménaka.
"Nous étions quatre dans le véhicule en direction de Bani Bangou lorsque, non loin d’Inekar, des hommes armés à moto nous ont barré le chemin. (…) Ils ont tiré en l’air, j’ai freiné. Ils ont pris les Maliens qui sont de la même famille et le véhicule. Moi, ils ne m’ont rien fait, je me suis sauvé", a raconté le chauffeur. L’enlèvement a été confirmé par une source sécuritaire malienne basée dans le nord du Mali.
Bani Bangou (250 km à l’ouest de Niamey) a été la cible de deux attaques jihadistes en novembre et octobre, toutes revendiquées par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). Selon le chauffeur rescapé du rapt, les assaillants ont crié "Allah Akbar ! Allah Akbar !" avant de tirer en l’air lorsqu’ils ont bloqué le véhicule des voyageurs. Certains ravisseurs sont partis dans la voiture avec les trois otages vers le nord-est du Mali, d’autres ont pris la direction du sud, à moto, a précisé le chauffeur, qui les soupçonne d’appartenir au Mujao.
>> Lire aussi Diaporama interactif : plongez dans la nébuleuse des groupes armés du Nord-Mali
Différentes hypothèses
De son côté, la source sécuritaire malienne a évoqué deux hypothèses pour le rapt : soit en représailles contre les informateurs des forces maliennes et internationales (France et ONU), soit un règlement de compte entre les communautés du Nord. Certaines sont connues pour leur complicité avec les islamistes armés, alors que d’autres y sont hostiles.
En septembre, cinq Touaregs membres d’une même famille avaient été enlevés près de Tombouctou (Nord-Ouest) par des hommes armés. Une semaine plus tard, quatre avaient été libérés mais le cinquième avait été décapité. Leurs proches et une source sécuritaire africaine au sein de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) ont mis en cause Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), autre groupe jihadiste présent dans le nord malien.
(Avec AFP)
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Origines algériennes de Jordan Bardella : enquête sur un tabou
- Après l’Algérie, le Maroc : nouvelles révélations sur les liens de Jordan Bardella avec le Maghreb
- Damiba à Ibrahim Traoré : « Je ne peux pas garder le silence face aux exactions contre les civils »
- Au Burkina Faso, la fuite en avant répressive d’Ibrahim Traoré
- Maroc : mort de la princesse Lalla Latifa, mère de Mohammed VI