Algérie : des Maliens expulsés accusent les autorités de mauvais traitements

Plus de 260 Maliens expulsés d’Algérie sont arrivés à Bamako dans la nuit de dimanche à lundi. Un grand nombre d’entre eux ont accusé les forces de sécurité algériennes de violences, faisant état de blessés, voire de morts.

Au Maroc, les critères de régularisation des sans-papiers ont été assouplis. © Antonio Calanni/AP/SIPA

Au Maroc, les critères de régularisation des sans-papiers ont été assouplis. © Antonio Calanni/AP/SIPA

Publié le 12 décembre 2016 Lecture : 2 minutes.

« Nous avons été battus, au moins trois Maliens ont été tués », explique ainsi à l’AFP Ousmane Coulibaly, un migrant accueilli dans les locaux de la Protection civile, accusant les forces de l’ordre algériennes d’être racistes. Aucune information sur d’éventuels décès n’a été confirmée par les autorités algériennes, qui n’ont fait aucun commentaire sur les opérations d’expulsion en cours depuis début décembre.

« Parqués après leur arrestation à Alger dans une grande cour, certains Maliens, en voulant échapper aux coups de matraque, se sont fracassé la tête contre un mur ou une barre de fer », affirme Ousmane Coulibaly.

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« D’autres ont été blessés et un est mort, lors du transfert d’Alger vers Tamanrasset et vers la frontière nigérienne », a-t-il poursuivi.

Acheminés au Niger dans des camions

Confirmant ces déclarations, Moussa Kanté, un autre migrant expulsé, a dénoncé de son côté le manque d’eau et de nourriture. « Quand on nous expulsait vers le Niger, on donnait un pain [une baguette, ndlr pour 40 personnes », assure-t-il.

« L’acheminement des expulsés à la frontière nigérienne s’est effectué en bus, puis jusqu’à la capitale nigérienne, Niamey, dans des camions qui généralement ramassent du sable », raconte quant à lui à l’AFP Oumar, 22 ans.

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Nombre de migrants affirment par ailleurs avoir été expulsés bien que leurs papiers soient en règle. « On nous a arrêtés le 1er décembre », se souvient de son côté Youssouf Doumbia. Ce dernier explique à l’AFP avoir alors demandé pourquoi ils étaient arrêtés, et qu’on lui avait répondu qu’ils allaient être vaccinés.

Certains de ces Maliens expulsés ont affirmé avoir été dépouillés de leur argent ou de leur téléphone portable lors de leur expulsion.

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Vers une enquête indépendante ?

« Nous demandons une enquête au sujet des cas de décès annoncés pour avoir confirmation ou infirmation de cette information », expose le délégué général des Maliens de l’extérieur, Issa Togo. « On déplore effectivement le traitement qui a été infligé à nos compatriotes. »

Le directeur exécutif de la section locale d’Amnesty International, Saloum Traoré, réclame quant à lui l’ouverture immédiate d’une enquête sur les cas de décès et de mauvais traitements physiques rapportés par les Maliens expulsés. « L’ONG condamne les expulsions de tous les ressortissants africains d’Algérie », martèle-t-il.

L’Association malienne des droits de l’Homme (AMDH)  condamne également ces expulsions, feffectuées dans des conditions qui violent selon elle les droits élémentaires de l’homme.

Les expulsés sont généralement arrêtés dans les grandes villes méditerranéennes du Nord, puis convoyés par bus jusqu’à un centre d’accueil à Tamanrasset avant d’être aiguillés vers leurs pays respectifs selon les autorités. Ces opérations sont supervisées par le Croissant-Rouge algérien.

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